Pourra-t-on bientôt programmer un voyage de A à Z avec son application Uber?

Si la mobilité urbaine constitue le défi des applications de VTC ces dernières années, le géant californien se mue en plateforme multimodale pour devenir un compagnon de voyage. Au Royaume-Uni, les vacanciers vont pouvoir réaliser toutes les réservations nécessaires à leur escapade, depuis l’avion jusqu’au transfert à leur arrivée, sans quitter l’app.

par
ETX Daily Up Studio
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Après des semaines à travailler dur au bureau, c’est enfin le grand jour des vacances! Et pour lancer cette semaine de repos, vous allez avoir besoin de ne manipuler qu’une seule application mobile, en l’occurrence Uber. D’abord, vous réserverez votre voiture qui vous acheminera jusqu’à l’aéroport d’où vous prendrez un avion dont la réservation a été réalisée sur la même appli, tandis que le transfert à l’arrivée jusqu’à votre destination finale a aussi été planifié au moyen du même module.

Le scénario paraît simplissime pour les voyageurs. C’est justement la promesse du géant Uber qui se rêve en «super app» du voyage. Objectif: diversifier ses services de transport pour maintenir les utilisateurs dans le même environnement digital.

Pour l’heure, seuls les voyageurs britanniques peuvent expérimenter Uber comme unique relai pour réserver un car, un train ou une voiture. Tout a commencé l’année dernière lorsque l’entreprise de mise en relation entre chauffeurs de VTC et utilisateurs a testé l’intégration de la réservation de billets Eurostar mais aussi de bus au pays de Sa Majesté Charles III. Dans un entretien accordé au Financial Times, le patron d’Uber au Royaume-Uni, Andrew Brem, a partagé la popularité de cette nouvelle fonctionnalité en évoquant une augmentation de 40% de la réservation de trains d’un mois à l’autre depuis le lancement l’an passé. L’entreprise américaine avait alors levé le voile sur son ambition de devenir une app indispensable à toutes les étapes d’un voyage, soulignant même la possibilité de réserver une chambre d’hôtel.

Devenir le champion de la mobilité

Ses prétentions de croissance en matière de mobilité n’étaient pas tellement un secret puisque depuis plusieurs années Uber s’offrait de jolis coups de publicité en annonçant la mise à disposition de bateaux ou de jets privés. En France, le service UberSki avait permis aussi de monter jusqu’en haut des pistes tandis que UberCOPTER avait fait sensation lors du festival de Cannes en 2017 en proposant de rallier Nice jusqu’à la Croisette en hélicoptère… Le déploiement de l’appli à la recherche de vélos électriques avait davantage fait consensus. A l’automne 2018, l’appli de VTC lançait son premier service de trottinettes électriques à San Francisco. Sa mue en plateforme multimodale ne date ainsi pas d’hier.

Sauf que désormais, c’est tout l’itinéraire d’un voyage qui devient le champ de bataille d’Uber. Le géant de San Francisco passe en effet à l’étape d’après, à savoir la possibilité de réserver un vol. Pour ce faire, un partenariat vient d’être noué avec le voyagiste québécois Hopper qui s’utilise sur smartphone où l’on peut trouver des promotions flash, sinon récolter des récompenses en forme de carottes à utiliser sur de prochaines réservations d’hôtels ou de locations de voiture. Sur l’appli Uber, les voyageurs britanniques ont accès à des vols domestiques mais aussi internationaux. La fonctionnalité sera opérationnelle dès cet été et les voyageurs pourront réaliser toutes les étapes de la réservation, depuis le choix du siège jusqu’aux paiements.

Une grosse longueur d’avance

En comparaison à ses concurrents, Uber prend une sérieuse longueur d’avance en envisageant le transport des voyageurs porte à porte. Ni Freenow ni Lyft ne proposent à ce jour une telle diversification dans les trajets multimodaux. L’Allemand Freenow, détenu par Daimler et BMW, avait démarré d’emblée en bâtissant une offre globale, se positionnant davantage sur la mobilité urbaine et comptant ainsi sur l’autopartage, la réservation de trottinettes, de vélos et de VTC.

Rappelons enfin qu’Uber a déjà réussi la diversification de son activité avec les performances de son service de livraison de repas. En 2022, Uber Eats a généré 10,9 milliards de dollars, soit l’équivalent de 44% de ses revenus au total.

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