Prise d’assaut du Congrès brésilien: comment en est-on arrivé là?

Des milliers de partisans de l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro ont pris d’assaut le Congrès du pays, la Cour suprême et le palais présidentiel ce dimanche. Comment est-on arrivé à cette situationdramatique au Brésil ? Décryptage.

par
Charlotte Denis
Temps de lecture 3 min.

L’actuel président Lula a réagi à la prise d’assaut de ces opposants ce dimanche. Qualifiant l’attaque de «sans précédent» et menée par des «fascistes fanatiques», il n’a pas tardé à accuser son rival, Jair Bolsonaro, d’avoir encouragé les actions des émeutiers via les réseaux sociaux. «Tout le monde sait qu’il y a plusieurs discours de l’ex-président encourageant ces émeutes». Mais comment est-on arrivé à cette situation alarmante à Brasilia? On fait le point.

Des élections tendues en octobre

Les élections présidentielles qui se sont tenues en octobre de l’année dernière ont opposé le président d’extrême droite sortant, Jair Bolsonaro, à son rival de gauche, Luiz Inácio Lula da Silva, plus connu sous le nom de Lula. Les électeurs de Bolsonaro étaient convaincus que Lula perdrait l’élection. Très loin d’accepter sa défaite, certains ont campé devant des casernes militaires suppliant les militaires d’empêcher Lula de devenir président, allant jusqu’à encourager un coup d’État militaire. Au plus grand désarroi des électeurs, l’armé n’a pas agi et Lula a prêté serment comme prévu.

Des résultats rejetés

Les émeutes dans la capitale, Brasilia, surviennent une semaine après la prestation de serment de l’actuel président Lula. Bolsonaro, qui a refusé de concéder sa défaite, n’a pas assisté à la cérémonie, donnant raison à la colère de ses électeurs. Se sentant abandonnés par les militaires, ces derniers ont décidé de prendre les choses en main, envahissant les institutions du pays ce dimanche.

Un peuple divisé

La prise d’assaut du Congrès est un signe de la profonde division du peuple brésilien. La fracture n’est pas une simple opposition entre la gauche et la droite. Nombreux sont les Brésiliens qui refusent le résultat de l’élection d’octobre dernier. Cette situation découle d’une véritable campagne de désinformation menée par Bolsonaro et ses partisants. L’ancien président a affirmé à plusieurs reprises que le système de vote électronique est vulnérable à la fraude – une affirmation rejetée par les autorités électorales. Pour beaucoup de Brésiliens, les résultats de l’élection ont été biaisés bien que la contestation déposée par le parti de l’ex-président ait été rejetée par le tribunal électoral.

Suite aux émeutes, Jair Bolsonaro s’est exprimé sur Twitter. Il a rejeté l’accusation portée par Lula selon laquelle il aurait fait plusieurs discours encourageant les émeutiers. Il a déclaré que «les pillages et les invasions de bâtiments publics étaient illégaux.», se dédouanant de toute responsabilité.

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