À quand un service citoyen obligatoire en Belgique?

C’est une idée qui revient régulièrement sur la table, mais qui n’a jamais été concrétisée. Le service citoyen existe en Belgique, mais il n’est pas obligatoire. Le sera-t-il un jour? Metro tente de répondre à cette question épineuse.

par
Sébastien Paulus
Temps de lecture 3 min.

Le service citoyen est une réalité dans de nombreux pays européens comme la France et l’Allemagne. Le but: permettre aux jeunes entre 18 et 25 ans de s’investir dans le secteur associatif durant six mois au sein du projet de leur choix. Digne remplaçant du service militaire, ce programme permet bien souvent de faire voir aux jeunes adultes une réalité différente de l’école, avec des vertus formatrices qui ne sont plus à démontrer.

Nos voisins déjà convaincus

Et si ce programme concerne 140 000 jeunes par an en France, 40 000 en Allemagne et 40 000 en Italie, ils n’ont été que 118 en Belgique l’année dernière. Dès lors, la plateforme du service citoyen en Belgique a appelé à la mise en place d’un service citoyen universel en octobre dernier: «Ce Service citoyen universel permettrait à chaque jeune de 18 à 25 ans résidant en Belgique de pouvoir s’engager, volontairement, entre six mois et un an, à temps plein, dans des projets d’intérêt public. Le succès de ces dispositifs à l’étranger – plus de 300.000 jeunes engagés chaque année en France, Allemagne, Pays-Bas, Italie et Luxembourg – montre très clairement la pertinence de ce type de programme en termes d’estime de soi, d’émancipation, d’esprit d’entreprendre, de brassage socioculturel, de cohésion sociale et de renforcement du vivre – et faire! – ensemble.»

Le MR conquis

L’idée plaît en tout cas du côté du Mouvement Réformateur, qui estime que ce type d’initiatives permettrait de faire baisser les violences au sein de notre société. Pour le parti politique de Georges-Louis Bouchez, il faudrait développer le projet du côté de la capitale. «Bruxelles reste un laboratoire pour la Belgique en raison de son statut de grande ville, analyse-t-il. Automatiquement, il y a un effet loupe, un effet grossissant sur certaines problématiques. Il y a une érosion du respect de l’autorité au sens large, que ce soit vis-à-vis de la police, des services de secours, des pompiers, de la justice… Les événements, les faits divers et l’actualité brûlante à Bruxelles que l’on a connus ces derniers mois en témoignent malheureusement. Il y a une difficulté de plus en plus grande à se retrouver sur un socle commun de valeurs qui fonde la cohésion sociale», explique David Leisterh, chef du groupe MR au Parlement bruxellois.

Alors, quand?

Il n’existe pas réellement d’opposition réelle à ce type de projets, mais il est clair que cela demande d’investir de l’énergie et de l’argent pour que le service citoyen devienne une réelle option pour les jeunes. De là à ce qu’il soit obligatoire? La Belgique a le temps de voir venir.

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