Racheter ses années d’études pour augmenter sa pension: est-ce que ça vaut vraiment le coup?

La législation belge permet aux travailleurs de racheter leurs années d’étude afin d’obtenir une pension plus élevée à l’heure de la retraite. Ce système est-il vraiment intéressant et rentable?

par
Oriane Renette
Temps de lecture 3 min.

Même lorsque l’on vient d’arriver sur le marché de l’emploi, il n’est jamais trop tôt pour penser… à sa retraite. Pension complémentaire, plan d’épargne, assurance groupe… Plusieurs moyens sont à disposition des Belges pour augmenter le montant de leur pension et s’assurer une fin de vie plus confortable. Et depuis 2017, l’État offre une nouvelle possibilité aux travailleurs: racheter leurs années d’études pour augmenter le montant de leur pension légale.

Le rachat des études, comment ça fonctionne?

Le principe est simple: il s’agit de verser une cotisation supplémentaire pour faire entrer les années d’étude dans le calcul de la pension. Autrement dit, de convertir les années d’apprentissage en années de travail du point de vue de la pension, et ainsi se rapprocher d’une carrière complète (45 ans).

Concrètement, il est possible de racheter l’entièreté de la période qui vous a permis d’obtenir un diplôme de l’enseignement supérieur: trois ans dans le cas d’un bachelier, cinq dans le cas d’un master. Les années bissées sont exclues du calcul. Peuvent aussi être rachetées deux années de doctorat et une période de stage qualifiant.

Une période correspond à une année complète d’études (12 mois). Le travailleur peut choisir de racheter soit la totalité de ses périodes, soit seulement une partie.

À noter que le rachat ne permet de partir plus tôt à la retraite, il influence seulement le montant et permet d’obtenir une pension plus élevée. Ce système est proposé à tous les travailleurs, salariés, fonctionnaires et indépendants. Avec toutefois quelques différences pratiques selon le statut.

À quel prix?

Racheter une année d’étude coûtera 1.792,65 € (un montant indexé annuellement, tarif en vigueur depuis le 1er décembre 2022).

Ce prix vaut pour les demandes introduites dans les 10 ans après la fin des études. Passé ce délai, le rachat reste possible mais le montant sera calculé sur base d’un calcul actuariel. Au plus vous attendez, au plus la cotisation sera donc élevée (allant jusqu’à 6.000€/an!)

Combien ça rapporte?

Selon les chiffres du Service fédéral des Pensions, une année d’études rachetée augmente le montant brut de la pension de 318,69€ par an pour les isolés et de 398,36€ au taux ménage (montant pour une demande introduite en janvier 2023).

Dans le cas des fonctionnaires, le montant dépend du salaire. En principe, une année rachetée augmente la pension de 1/60 du traitement de référence.

Est-ce intéressant?

Divers facteurs fiscaux et éléments de carrière influencent eux aussi le montant net de la pension, rappelle le Service fédéral des Pensions. Une situation n’est pas l’autre. Aussi, difficile d’évaluer la rentabilité du système puisqu’il s’agit d’une analyse à réaliser au cas par cas.

Pour savoir si racheter vos années d’études serait intéressant pour vous, rendez-vous sur mypension.be . Vous pourrez ainsi obtenir une simulation, voir ce que cela pourrait effectivement vous rapporter. Et si ça en vaut la peine… ou non.

Quelles alternatives?

A priori, le système semble conçu pour être plus favorable aux jeunes travailleurs. Mais racheter ses années d’études est un investissement que l’on n’est pas forcément en mesure de réaliser lorsqu’on débute dans la vie active. C’est pourquoi les plans épargne-pension, plus accessibles financièrement (et avec avantages fiscaux), restent assez populaires.

Qui plus est, envisager sa pension, c’est aussi parier sur l’avenir. Et l’on ne sait pas à quoi ressemblera le système de pension qui sera en vigueur d’ici 20, 30 ou 40 ans. Or, il y a fort à parier qu’il ait subi quelques réformes d’ici là.

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