Souffrez-vous de nomophobie ?

Avez-vous déjà entendu parler de nomophobie? Non? Pourtant, vous en êtes peut-être atteint sans le savoir.

par
Oriane Renette
Temps de lecture 2 min.

C’est un trouble anxieux apparu tout récemment mais déjà suffisamment répandu que pour inquiéter les experts: la nomophobie.

Le mal du siècle?

Contraction de l’expression anglophone «no mobile phone phobia», la nomophobie en dit long sur notre époque ultra-connectée. C’est la peur, l’angoisse à l’idée de ne pas avoir son smartphone sous la main -et par extension de ne pas avoir accès à ses réseaux sociaux. Le stress de la séparation et le manque ressenti s’apparentant à une forme d’addiction.

Côté symptômes, il s’agit de consulter à outrance son smartphone, même sans aucun but précis, voire même de nuit. De ressentir de la panique à l’idée de tomber à court de batterie ou quand aucune connexion n’est possible. De vérifier constamment tout sur son téléphone, et même quand on a de la compagnie. Etc.

Il n’y a pas de secret: au plus on utilise nos téléphones, au plus le risque de nomophobie s’accroît. Et au plus cette dépendance peut devenir dangereuse.

Des chiffres alarmants

Des chercheurs australiens se sont interrogés sur les implications de cette nouvelle phobie. Et leurs conclusions ont de quoi faire réfléchir: la nomophobie peut non seulement nuire à la santé mentale des individus, mais elle peut aussi nuire à leur santé physique et conduire à des comportements dangereux (pour vous et pour les autres).

Les chiffres sont alarmants: une forme de nomophobie a été détectée chez 99,2% des 2.838 Australiens interrogés.

Pour la majorité d’entre eux, il s’agit d’une nomophobie légère à modérée. Mais on relève tout de même que 13,2% des sondés, soit plus d’une personne sur dix, sont atteints de nomophobie d’un niveau sévère.

Parmi les comportements à risque, on relève par exemple l’utilisation du smartphone dans des lieux interdits, ou l’adoption d’un comportement dangereux, comme le fait de l’utiliser au volant.

D’après l’étude des chercheurs de Melbourne, publiée dans l’International Journal of Environmental Research and Public Health, ce sont (ô surprise) les jeunes de 18 à 25 ans qui sont les plus susceptibles de présenter de hauts niveaux de nomophobie. Ce à quoi on ne s’attend pas forcément en revanche, c’est une différence de genre: les hommes étant près de deux fois plus susceptibles d’adopter une utilisation dangereuse de leur téléphone que les femmes.