Vivre dans une maison non-chauffée: quelles conséquences sur notre santé?

Après un automne exceptionnellement doux, les températures hivernales se sont désormais bien installées. Mais dans un contexte de crise énergétique, certains hésitent encore à rallumer le chauffage. Pourtant, vivre dans une habitation non chauffée n’est pas sans impact sur notre santé.

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(or)
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« Dix degrés, c’est la température moyenne à laquelle les Européens vivront cet hiver s’ils n’ont pas les moyens de chauffer leur maison», indique auprès de la BBC Damian Bailey, professeur de physiologie à l’Université de Galles du Sud. Et au-delà de l’inconfort, vivre dans une maison non chauffée n’est pas sans risque sanitaire pour ses occupants.

Quand les températures sont trop basses, cela affecte le fonctionnement de notre organisme. Et cela a des conséquences sur notre santé, tant à court qu’à long terme.

«Le froid est plus mortel que la chaleur. Le nombre de décès causés par les vagues de froid est plus élevé que celui des vagues de chaleur. Il est donc primordial de reconnaître les dangers qui y sont liés», insiste le professeur Bailey.

1.Des impacts sur la santé

Les conséquences d’une maison froide ne sont pas anodines, et peuvent même dans certains cas être mortelles. Lorsque le mercure baisse, nos vaisseaux sanguins se rétrécissent légèrement tandis que notre sang s’épaissit. Cela augmente la pression artérielle, entrave la circulation et provoque la coagulation. Autant de facteurs qui peuvent mener à une crise cardiaque ou à un AVC.

2.Baisse des facultés mentales

Vous l’avez peut-être constaté si vous (télé)travaillez dans le froid: ce dernier impacte non seulement notre physique, mais aussi nos facultés mentales.

Lorsque les températures baissent, on constate une diminution du flux sanguin dans le cerveau. «Le cerveau reçoit moins de sang, donc moins d’oxygène et moins de glucose (sucre), ce qui a un impact négatif sur la gymnastique intellectuelle», précise le professeur Bailey, à la tête du laboratoire de recherche neuro-vasculaire. Conséquence: l’humain mettra plus de temps pour effectuer la même tâche intellectuelle dans une pièce froide quand dans une pièce chauffée.

3.Notre bien-être mental affecté

Vivre une habitation qui n’est pas suffisamment chauffée peut aussi influencer notre mental. Des températures intérieures trop basses peuvent «doubler la probabilité de souffrir de détresse mentale grave», démontrait une étude publiée en octobre dans Science Direct. Ne pas pouvoir se chauffer correctement, notamment pour des raisons financières, peut aussi augmenter le taux de stress.

4.Les liens sociaux en péril

Cette même étude mettait en évidence le fait que le froid impacte aussi la vie sociale. «Les personnes qui ne peuvent pas chauffer leur maison adoptent souvent des mécanismes qui limitent les contacts sociaux. Par exemple, en n’invitant pas d’amis à la maison, ou en allant se coucher tôt pour être au chaud», indique l’étude. À terme, ces mécanismes jouent sur le bien-être de ces personnes et peuvent les priver de certaines opportunités.

5.Des publics plus vulnérables

Enfin, notons que les personnes atteintes de cancer, d’arthrite, de certains handicaps ou de douleurs chroniques peuvent être particulièrement sensibles au froid.

Par ailleurs, les températures basses diminuent notre force mais aussi notre dextérité (puisque ce sont les extrémités, comme les doigts et les orteils, qui sont en premier impactés). À cela peut s’ajouter une réduction de notre mobilité en raison des couches que l’on superpose pour essayer de se tenir chaud. Ces éléments augmentent donc le risque de chutes ou de blessures, en particulier chez les personnes plus âgées.