Vladimir Poutine compte-t-il lancer une offensive sur l’Europe?

Ce mardi, Vladimir Poutine s’adressait aux Russes, près d’un an après le début de son offensive en Ukraine. Le président russe a notamment dénoncé le rôle des Occidentaux dans le conflit. Mais doit-on s’attendre un jour à ce qu’il s’en prenne frontalement à l’Europe?

par
Sébastien Paulus
Temps de lecture 4 min.

Le président russe Vladimir Poutine a promis mardi de poursuivre sa campagne militaire en Ukraine, près d’un an après le début de l’offensive, lors du discours annuel à la nation. Celle-ci a démarré le 24 février dernier et s’est quelque peu embourbée depuis plusieurs mois, grâce à une résistance héroïque du peuple ukrainien. Et si la Russie ne s’en prend qu’à l’Ukraine pour le moment, pourrait-on assister à ce que l’Europe soit prise pour cible dans le futur?

Un discours virulent à l’encontre des Occidentaux

Lors de sa prise de parole, Vladimir Poutine n’a pas été tendre avec les Occidentaux: «L’élite occidentale ne cache pas ses objectifs qui est d’infliger une défaite stratégique à la Russie, c’est-à-dire qu’un conflit local doit entrer dans une phase d’affrontement mondial. Plus les Occidentaux livrent des armes de longue portée à l’Ukraine, plus nous devrons intervenir.»

Evoquant les sanctions internationales qui frappent la Russie, M. Poutine a estimé que les Occidentaux «ne sont arrivés à rien et n’arriveront à rien», alors que l’économie russe a résisté mieux qu’anticipé par les experts. « Nous avons assuré la stabilité de la situation économique, protégé les citoyens », a-t-il noté, estimant que l’Occident avait échoué à «déstabiliser notre société».

Le dirigeant russe affirme donc sans se cacher que le conflit pourrait prendre une tournure mondiale si l’Occident continue d’apporter son soutien militaire à l’Ukraine. S’il ne s’agit là que de mots, on connait leur importance en politique et il est évidemment souhaitable que cette guerre prenne fin au plus vite, sans qu’elle devienne mondiale. C’est d’ailleurs le discours qu’a formulé Anthony Blinken quasiment en même temps que la prise de parole de Poutine.

« Personne ne voulait cette guerre », a jugé Antony Blinken. «Personne n’aime cette guerre. Tout le monde veut qu’elle se termine le plus rapidement possible», a affirmé le secrétaire d’État qui achève en Grèce une tournée qui l’a mené en Allemagne et en Turquie.

Une menace nucléaire?

Depuis le début du conflit, Le président russe a brandi de nombreuses fois la menace nucléaire. Il n’est d’ailleurs pas le seul, puisque l’ancien président Medvedev a tenu un discours similaire il y a quelques semaines. «La défaite d’une puissance nucléaire dans une guerre conventionnelle peut déclencher une guerre nucléaire. Les puissances nucléaires n’ont jamais perdu les conflits majeurs dont dépend leur sort», avait-il indiqué.

Par ailleurs, le Kremlin a affirmé que la livraison de chars à l’Ukraine ne «changerait rien» à la situation sur le terrain, accusant les pays occidentaux d’entretenir l’«illusion» d’une possible victoire militaire de Kiev. « De telles livraisons (de chars) ne pourront rien changer fondamentalement, elles créeront de nouveaux problèmes pour l’Ukraine», a estimé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, citant la charge liée à «l’entretien et la réparation» des engins endommagés.

Ce n’est pas tout, puisque Poutine a annoncé que la Russie suspendait sa participation à l’accord New Start sur le désarmement nucléaire et a menacé de réaliser de nouveaux tests nucléaires si les Etats-Unis en font d’abord. Il a toutefois souligné qu’il ne s’agit pas d’un retrait de l’accord.

«La Russie suspend sa participation au traité START», a déclaré M. Poutine lors d’un discours fleuve fortement hostile aux Occidentaux, appelant les autorités russes à se tenir «prêtes pour des tests d’armes nucléaires» si Washington en réalise en premier.

On le sent, la Russie tente comme elle le peut de dissuader l’Occident de soutenir militairement l’Ukraine. De là à mettre ses menaces à exécution? On ne souhaite même pas y penser…

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