Hugh Jackman joue au méchant dans 'Chappie'

par
Jerome
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Stephen Hawking prédisait récemment que l'intelligence artificielle pourrait signifier la fin de l'humanité. Vincent, le personnage que joue Hugh Jackman dans «Chappie» ne le contredirait pas. L'Australien joue les méchants face à cet adorable robot doté d'une conscience humaine. Ce rôle n'est pourtant pas taillé sur mesure pour l'une des stars les plus aimables du cinéma.

Cela vous a plus de jouer le méchant?

«I loved it. Enfin, je pouvais montrer ma vraie nature! Demandez plutôt à mes enfants, ils me voient comme ça tous les jours. (rires) Non, Vincent ne réalise pas, en fait, qu'il est le méchant de l'histoire. S'il agit ainsi, c'est parce que l'intelligence artificielle signifie pour lui la fin du monde. Fabriquer un robot qui puisse penser par lui-même est un sacrilège, trouve-t-il. L'homme ne peut pas bricoler lui-même une conscience indépendante, car il se prend alors pour Dieu.»

Votre rôle s'accompagne aussi d'un look particulier: la coupe mulet aux pointes décolorées. La classe!

«Je l'ai portée avec plaisir! Vous savez, tout au début de ma carrière, j'avais déjà aussi une telle coupe dans ‘Correlli', la première série télé dans laquelle j'ai eu un rôle-titre. J'y ai aussi rencontré ma femme, cette coiffure a donc clairement porté ses fruits. (rires)»

Un de vos partenaires dans ‘Chappie' est un robot humanoïde. Deviez-vous vous l'imaginer sur le plateau?

«Non, le réalisateur Neill Blomkamp le trouvait très important! Chappie est un robot qui pense, qui parle et qui sent. C'est la raison pour laquelle il a engagé un vrai acteur, qui était physiquement présent sur le plateau. Sharlto Copley avait l'air un peu ridicule dans son costume gris, mais nous avions tout de même l'avantage de pouvoir jouer avec quelqu'un. Cela a rendu les choses beaucoup plus faciles.»

Cela fait déjà 15 ans que vous jouez Wolverine. Vous étiez donc bien en avance sur la mode des super-héros.

«Oui, c'est incroyable à quel point le genre s'est développé ces dernières années. Je pense que Christopher Nolan l'a amené à un autre niveau avec sa trilogie ‘Dark Knight', qui a donné un certain cachet aux films de super-héros. Le fait d'être un des super-héros à la plus grande longévité, je trouve cela toujours absolument fou. Je me pince encore le bras tous les jours. Cela aurait tout aussi bien pu ne jamais arriver d'ailleurs: au départ, lorsque je me suis présenté pour le rôle de Wolverine, il s'est vite avéré que le réalisateur Bryan Singer n'était pas intéressé. Il avait déjà jeté son dévolu sur Dougray Scott. Après mon audition, je rentrais chez moi avec l'idée que le rôle n'était pas pour moi. Mais une semaine plus tard, j'ai quand même reçu un coup de fil: je pouvais revenir pour faire un véritable essai.»

Les franchises de super-héros ne menacent-elles pas les films d'action originaux comme «Chappie»?

«Je pense qu'il y aura toujours de la place pour les bonnes idées originales. Mais il est vrai qu'Hollywood se polarise de plus en plus: le fossé entre les films très chers et les films très petit budget ne cesse de se creuser. J'espère tout simplement que de bons réalisateurs comme Neill Blomkamp continueront à avoir la possibilité de travailler quelque part entre les deux. Voyez-vous, il y a beaucoup de choses à dire sur ce sujet, mais je trouve que c'est parfois un peu facile de critiquer Hollywood. Avant de reprocher aux studios de ne pas vouloir investir 250 millions dans une idée originale, vous devez aussi vous poser la question: serais-je prêt à le faire avec mon propre argent? Si la réponse est oui, alors faites-le tout simplement et arrêtez de râler. (rires)»