Rupert Grint part en trip psychédélique dans "Moonwalkers"

par
Laura
Temps de lecture 6 min.

Pour certains d'entre nous, Rupert Grint sera toujours Ron Weasley, le meilleur ami d'Harry Potter. Et quelque part, pour lui aussi ! Cinq ans après la sortie du dernier volet au cinéma, le comédien aujourd'hui âgé de 27 ans poursuit sa carrière dans le circuit indépendant. Dans «Moonwalkers», comédie rétro et délirante tournée en partie en Belgique, il campe un imprésario largué contraint de tourner un faux alunissage pour la CIA avec une bande de hippies. L'occasion pour Ron… euh, Rupert, de nous raconter ses aventures bruxelloises…

«Moonwalkers» est une comédie située dans le Londres des sixties, mais signée par un Français (Antoine Bardou-Jacquet, ndlr) ! Qu'est-ce qui vous a attiré dans le projet ?

"Eh bien, j'ai lu le scénario, et j'ai trouvé ça tellement dingue! J'avais déjà entendu parler de cette théorie du complot sur le faux alunissage (Une théorie selon laquelle Armstrong n'aurait jamais marché sur la lune et que les images seraient une mise en scène tournée par Kubrick à la demande de la CIA, ndlr). Et je me suis dit que ce serait fun, c'était une sorte de trip surréaliste... et c'était effectivement un tournage très fun! J'aime aussi beaucoup les sixties, c'était une période palpitante de l'Histoire: les vêtements, la musique... donc j'ai adoré plonger dans cet univers."

Vous auriez aimé vivre dans le Londres des sixties ?

"Oui, absolument. Londres était ‘the place to be' à cette époque, ça a l'air d'avoir été une période géniale. Tout le monde était dans la phase ‘hippie', ‘free love', plein de choses dingues se passaient... Donc oui, c'est une époque qui m'a toujours fasciné."

Le film est très coloré et psychédélique. Le résultat final diffère-t-il du scénario ?

"Oui, c'est beaucoup plus violent que je ne le pensais ! Je me souviens d'une scène où un type se fait tirer dessus avec un shotgun, et sa tête explose dans tous les sens: je ne savais pas que ça allait être comme ça quand on tournait (rires)! Avec les effets spéciaux, c'est très imagé. Il y a aussi pas mal de références à Kubrick, par petites touches... Le scénario était déjà drôle sur le papier, ça partait dans tous les sens, mais c'est autre chose de l'interpréter, et puis de le voir prendre forme à l'image."

En parlant de théories du complot, certaines sont très connues, comme le faux alunissage ou celles autour du 11 Septembre, mais il y en a aussi beaucoup autour de l'univers de Harry Potter…

"Oui, j'en connais quelques-unes. La plus étrange que j'ai entendue c'est celle selon laquelle Ron serait en fait Dumbledore (Ron aurait voyagé dans le passé et serait revenu en tant que Dumbledore, ndlr)! C'est un point de vue intéressant (rires)! Personnellement j'ai trouvé ça plutôt cool. Et quelque part, ça a du sens, même si évidemment ce n'est pas vrai, d'ailleurs je crois que JK Rowling, l'a dit. Mais c'est super que les gens créent ces théories et les partagent, ça montre qu'ils aiment encore ces personnages..."

Vous avez déclaré que votre personnage dans «Moonwalkers» partage des similitudes avec Ron Weasley...

"Bien sûr il y a quelques différences, mais je pense que les similitudes viennent de moi : au fil des années j'ai intégré certains éléments de Ron, certains traits de caractère... Johnny est quelqu'un de très nerveux, il a une énergie frénétique, il est angoissé… comme Ron (rires)."

Les gens vous associent forcément à Ron. Maintenant que la saga est derrière vous et que vous construisez votre carrière, est-ce un avantage ou un inconvénient?

"Ces films feront toujours partie de moi, et je pense que ce serait difficile de m'en détacher complètement de ça. Ça sera toujours quelque chose dont on va me parler. Après, je n'ai pas vraiment conscience de si ça joue sur ma carrière ou pas, mais je sais que je ne serais pas où je suis sans ça. Donc c'est une question difficile, je ne sais pas, mais j'imagine que c'est un couteau à double tranchant..."

Oui exactement, ça vous a peut-être empêché de décrocher certains rôles?

"Haha! Je ne sais pas si c'est arrivé, mais si c'est le cas je ne peux rien y faire, n'est-ce pas? Mais au final ça marche dans l'autre sens aussi: on ne m'aurait jamais proposé ‘Moonwalkers' si je n'avais pas fait Harry Potter, donc je ne peux pas vraiment me plaindre! Et au final je suis quand même très heureux d'avoir fait partie de cette histoire, qui continue d'exister d'ailleurs, dans différentes formes : il y a la pièce, et puis un autre film, ‘Les Animaux Fantastiques', qui arrive bientôt (Le 16 novembre en Belgique, ndlr) ..."

Irez-vous les voir?

"J'ai vu la bande-annonce des ‘Animaux Fantastiques', et une émission sur les coulisses du tournage: on voyait le producteur, toute l'équipe... ça fait très bizarre de ne pas en faire partie. C'est surréaliste de regarder ça de l'extérieur, parce que ces gens ont fait partie de nos vies pendant si longtemps… Mais c'est aussi passionnant à observer, et oui, j'ai hâte de voir la pièce, et le film va être incroyable. C'est un monde assez différent de celui d'Harry Potter, je pense. En tout cas le casting est génial, ça va être très cool."

Pour finir : parlez-nous du tournage en Belgique. Vous étiez déjà venu chez nous?

"Oui, il se trouve que je connais un peu la Belgique, parce qu'avec mes parents, curieusement, on est souvent allés en vacances à Mol (province d'Anvers, ndlr). Je ne me souviens pas de grand-chose parce que j'étais petit, mais donc je connais. Et j'ai été à Bruxelles plusieurs fois. C'est un très beau pays, avec de la très bonne bière, on en a bu pas mal d'ailleurs (rires). Bruxelles est vraiment une très belle ville, et avec Ron Perlman et Robert Sheehan, avec qui j'avais déjà travaillé, on est pas mal sortis durant le tournage d'ailleurs : on a été au Delirium, sur la Grand Place... ah, et on a été voir le petit garçon qui pisse aussi!"

En quelques lignes

Elvis n'est pas mort, le 11 Septembre a été orchestré par les USA… des théories du complot, on en connaît tous. Pour son premier film, Antoine Bardou-Jacquet s'est inspiré d'une des plus célèbres: celle qui affirme que Neil Armstrong n'a jamais marché sur la lune, et que les images de 1968 auraient été tournées par Stanley Kubrick… S'ouvrant sur un générique animé façon «Yellow Submarine», «Moonwalkers» raconte l'histoire de Johnny, un imprésario londonien fauché, et de Tom Kidman, un agent secret à la gâchette facile, mandaté par la CIA pour trouver le réalisateur de «2001, l'Odyssée de l'espace». Suite à un quiproquo, les deux hommes se retrouvent embarqués sur un tournage surréaliste, dans un château peuplé de hippies, avec la mafia à leurs trousses. Le pitch est tiré par les cheveux, et le film l'est tout autant: truffée de références à Kubrick, cette aventure psychédélique colorée, riche en rebondissements et en hémoglobine, se perd parfois dans les aléas d'un scénario qui part dans tous les sens. Mais le tout est juste assez barré pour que ça fonctionne. Coproduit en Belgique, on y croise nos compatriotes Tom Audenaert (en gourou érotomane) et Erika Sainte (en nymphe séductrice), qui ajoutent à l'ambiance ‘Swinging London' un arrière-goût de bière belge...