Stanislas: "J'ai un petit côté prof chiant"

Les lives de The Voice Belgique commencent ce soir sur la Une (20h20). L'occasion de revenir sur cette quatrième saison avec Stanislas, nouveau coach qui connaît un certain succès auprès des candidats. Le chef d'orchestre français se prend au jeu et confie aimer travailler avec de jeunes talents.
Comment avez-vous vécu les duels? C'était une épreuve difficile pour vous?
«Ce qui est difficile, c'est qu'on a forcément une idée de qui, dans chaque duel, devrait logiquement l'emporter. Mais si on est honnête avec soi-même, il faut vraiment juger sur la prestation. On est parfois très surpris et plein de choses viennent mettre le doute dans votre esprit. J'ai été plusieurs fois juré dans des concours -notamment en classique- et le principe même du concours est cruel. Mais une vie de musicien ou de chanteur passe par ces expériences-là.»
Qu'est-ce que l'expérience The Voice vous a apporté jusqu'à présent?
«D'abord, la joie de réécouter plein de chansons. Quand on travaille toujours sur de nouvelles compositions, on oublie parfois qu'il y a d'énormes tubes. Et ça fait toujours plaisir de se les réapproprier et de les décortiquer avec de nouveaux artistes. Le programme me fait me poser la question: finalement, qu'est-ce que j'aime dans les voix?'. Quand on doit prendre une décision, on questionne ses goûts et on doit les exprimer. Et puis, c'est un jeu, donc je m'amuse. The Voice m'apporte aussi des amis, non pas que je n'en aie pas (rires), mais on s'entend très bien avec les autres coaches. Et j'ai toujours le goût de travailler avec des talents, jeunes ou moins jeunes. Je donnais des ateliers d'écriture avant, j'aime explorer, travailler, j'ai un petit côté prof chiant.»
C'est vrai que vous avez l'air assez exigeant en séance de coaching
«Je ne suis pas vraiment exigeant mais plutôt passionné, même si ça peut donner cette impression. Il faut se donner la peine d'aller au-delà du c'est pas mal'. On a peu de temps pour que ces séances de coaching servent à quelque chose. Quand les candidats sont au contact de professionnels, ils attendent autre chose que ouais, c'est super'.»
Parlez-moi de votre équipe. Vous n'aviez que des filles lors des blind auditions, puis vous avez volé deux garçons lors des duels. Vous êtes plus sensible aux voix féminines?
«En fait, bizarrement, quand il y a eu des multiples buzz sur des garçons durant les blind auditions, ils ne m'ont pas choisi. Peut-être que mes chansons ou ma personnalité sont plus proche de l'univers féminin parce que j'avais buzzé autant de garçons.»
C'est pourtant vous qui avez remporté le plus de «batailles» lors des blind Comment avez-vous convaincu les candidats?
«Je ne sais pas. Je suis chef d'orchestre donc je passe mon temps à expliquer ma vision à d'autres artistes. Les ateliers que j'ai déjà pu faire m'ont permis de mieux comprendre la démarche des artistes, lorsqu'ils sont seuls face au monde. Il faut être sincère, une fois ça marche, l'autre pas.»
Vous avez une chanteuse lyrique, Tatiana, dans votre équipe. C'est un challenge pour vous?
«Le challenge, c'est d'essayer de ne pas faire le malin avec elle. Elle est d'une totale sincérité quand elle aborde un répertoire qui n'est pas du tout le sien. La difficulté, c'est d'utiliser tout ce qu'elle a appris pour essayer par petites touches de l'amener dans un répertoire où elle est moins à l'aise. Et en même temps, faire découvrir aux gens qu'une voix lyrique, ce n'est pas forcément la Castafiore. Je ne sais pas si c'est un challenge mais c'est très intéressant.»
Est-ce qu'il y a un talent d'une autre équipe que vous redoutez?
«Khalil, même s'il n'est pas totalement abouti'. Il a une voix tellement particulière et peut vraiment faire sensation. En fait, il y a des phénomènes dans chaque équipe. Par rapport à la France, le vivier est moins important mais il y a suffisamment de chanteurs pour trouver des pépites de même niveau. Dans un concours, il y a la qualité intrinsèque des voix et puis la manière dont le public les aime ou pas. Il n'y a parfois aucune logique.»
Justement, vous étiez l'assistant-coach de Jenifer sur The Voice France. Quelle est la différence entre les deux programmes?
«Quand j'étais co-coach, je n'ai pas vu grand-chose, je n'ai pas vraiment pu mesurer des différences. Mais ce que j'ai pu constater, c'est que c'est plus familial en Belgique, forcément, ce n'est pas le même état d'esprit. Il y a aussi peut-être plus de jeunes talents dans The Voice Belgique et moins de véritables professionnels.»
Comment allez-vous aborder les lives en terme de travail avec les candidats?
«Je pense qu'il faut aborder les choses un peu différemment. Il faut se mettre dans l'esprit compétition et servir la bonne chanson au bon moment. Il faut être un peu comme un coach sportif, les préparer psychologiquement pour qu'ils soient comme en pilotage automatique et qu'il ne puisse (presque) plus rien leur arriver sur scène. Le choix de la première chanson est décisif car la moitié des candidats partent à la fin du premier live. Il faut vraiment que chaque titre soit représentatif de ce que le talent fait le mieux, de qui il est. Ensuite, on pourra commencer à prendre des risques »