Le covoiturage, une alternative économique et durable pour se déplacer

Alors que les prix de l’essence et du diesel continuent d’atteindre des records, pourquoi n’opteriez-vous pas pour le covoiturage? Une solution à la fois économique et écologique pour se déplacer au quotidien.

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(cd)
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Si le covoiturage seul ne suffira pas à réduire la congestion automobile là où le trafic reste le plus dense, il reste une solution qui, combinée à d’autres mesures, permet de fluidifier et améliorer la circulation sur certains axes particulièrement denses. Avant la pandémie et la mise en place du télétravail généralisé là où c’est possible, le covoiturage avait d’ailleurs le vent en poupe, notamment auprès des travailleurs. Et ce grâce à la multiplication de solutions faciles pour covoiturer mais aussi aux investissements faits par les différentes régions de notre pays pour le promouvoir.

En Wallonie, environ 2.500 places réparties dans 92 parkings sont mises à disposition gratuitement des personnes qui souhaitent covoiturer. Parmi ces 92 parkings, 16 sont mutualisés, c’est-à-dire que des enseignes partenaires vous laissent utiliser leur parking dans l’optique du covoiturage. Encore aujourd’hui, la Région wallonne est à la recherche de nouveaux parkings qui lui permettraient d’étendre son réseau de covoiturage.

Du côté bruxellois, Good Move, le Plan régional de mobilité pour la Région de Bruxelles-Capitale (RBC) approuvé en 2020, s’est également intéressé à l’impact que pourrait avoir le covoiturage. Parmi ses six grandes ambitions, on retrouve la volonté de «renforcer les services de mobilité grâce à une offre lisible et accessible à tous et (…) au développement de l’autopartage (voir ci-contre) et du covoiturage».

Des défis à surmonter

Tout n’est pourtant pas rose et la séparation des pouvoirs rend parfois difficile la mise en place d’une politique cohérente en matière de covoiturage. On pense notamment au projet de bande réservée au covoiturage sur l’autoroute E411 vers Bruxelles. Un projet censé fluidifier le trafic vers la capitale pour lequel la Flandre n’avait pas suivi la Wallonie. La bande s’arrêtait donc à la frontière flamande… pile où les embouteillages commencent en heures de pointe. Reste également à limiter plusieurs obstacles qui jouent en défaveur du covoiturage: le manque de flexibilité, la dépendance vis-à-vis de collègues, les contraintes, le temps perdu à se coordonner et les possibles dégradations du véhicule sur le parking où il a été laissé.

Trois applis à ne pas rater

Blablacar : Pour covoiturer en Europe, aucune application n’est aussi efficace que Blablacar. Grâce à son interface simple et à son énorme communauté, Blablacar est devenue la référence pour mettre en relation des conducteurs et des passagers qui souhaitent partager le même trajet. En octobre dernier, Blablacar a annoncé avoir dépassé les 100 millions d’inscrits dans le monde. Après une pause pendant la crise sanitaire, les inscriptions se sont accélérées en septembre sur la plateforme de covoiturage. Fort de son succès, Blablacar a également lancé son propre service de bus, appelé Blablacar Bus (anciennement Blablabus). Ce service est disponible en Belgique depuis 2019.

Carpool : Autre valeur sûre pour toute personne cherchant à covoiturer: Carpool. Convivialité, économies, impact positif sur l’environnement… Carpool mise sur tous ces aspects pour attirer les conducteurs qui souhaitent partager un trajet pour le travail ou pour se rendre en vacances ou à certains événements. Vous vous y rendrez peut-être compte que vous effectuez depuis des années le même trajet que votre voisin!

Koalift : Connaissez-vous Koalift? Cette plateforme a été créée pour mettre en relation des parents qui veulent organiser le covoiturage de leurs enfants afin de se rendre à l’école ou à leurs activités sportives. Koalift l’assure, «vos enfants sont conduits par des personnes de confiance et expérimentées à leurs différents rendez-vous». Depuis sa création il y a quelques années, plusieurs écoles et communes bruxelloises ou wallonnes ont décidé de faire confiance à Koalift.

L’offre des voitures partagées

À côté du covoiturage, une nouvelle offre a vu le jour depuis quelques années à Bruxelles et dans le reste du monde: l’autopartage ou le système de voitures partagées. Là où le covoiturage implique qu’un chauffeur particulier accepte de prendre un passager sur son trajet avec son propre véhicule, l’autopartage consiste, comme son nom l’indique, à partager un véhicule. Chez nous, Cambio est devenu un des acteurs principaux de ce marché. «La Région bruxelloise fait office de précurseur en matière d’autopartage en boucle en facilitant, dès 2003, la création du service Cambio», souligne Bruxelles-Mobilité dans un de ses rapports. À Bruxelles, on estime que chaque véhicule partagé permet de remplacer huit véhicules privés. Autre avantage non-négligeable des voitures en autopartage: la libération de places de parking autrement utilisées par des véhicules privés. Et l’arrivée de nouveaux opérateurs sur le territoire de la Région ne devrait pas changer la donne.