Certaines entreprises remboursent les frais de voyage de leurs employées qui avortent en dehors du Texas

Des entreprises ont annoncé ces dernières semaines prendre en charge les frais de déplacement de leurs employées si elles étaient amenées à quitter le Texas pour avorter. Une décision en faveur du droit à l’avortement que les entreprises n’hésitent pas à prendre au nom de l’égalité, de l’inclusion, de la diversité et du bien-être des salariées.

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ETX Daily Up
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Au Etats-Unis, quelques entreprises prennent, à leur façon, position contre la loi anti-avortement du Texas. La compagnie Yelp a déclaré prendre en charge les frais de voyage de ses employées texanes amenées à avorter dans un autre état, a annoncé le New York Times, ce mardi 12 avril.

Yelp compte 200 employés au Texas, mais cette mesure pourrait bien s’étendre aux salariés des autres Etats touchés par des lois similaires, a souligné un représentant de l’entreprise au média américain. Car, à l’instar du Texas, d’autres états sont en train de prendre, ou du moins de réfléchir, à des mesures anti-IVG. Début avril, les législateurs de l’Oklahoma ont adopté une loi punissant le personnel de santé pratiquant l’avortement par une peine de dix ans d’emprisonnement et de 100.000 dollars d’amendes. Fin mars, le gouvernement de l’Idaho a signé une loi anti-IVG qui autorise les poursuites civiles contre les professionnels de santé pratiquant des interruptions volontaires de grossesse.

Chez Yelp, la prise en charge financière commencera dès le mois prochain. Elle sera traitée directement par les compagnies d’assurances, de manière à ce que «personne chez Yelp ne puisse savoir qui y accède». Les employées n’auront qu’à transmettre des reçus prouvant leur voyage dans une clinique pour être remboursées.

Loi SB 8

À l’origine de ces mesures en entreprise: la loi SB 8 interdisant l’interruption d’une grossesse au-delà de six semaines dans l’Etat, même en cas d’inceste ou de viol.

Entrée en vigueur le 1er septembre 2021, elle autorise tout à chacun de poursuivre en justice une personne qui enfreindrait cette loi. Une partie du texte prévoit une prime de 10.000 dollars pour celui ou celle qui engagerait des poursuites et obtiendrait la condamnation d’une personne ayant aidé à pratiquer un IVG.

Double engagement

Dès septembre dernier, quelques entreprises avaient déjà pris position contre cette nouvelle loi que certains jugent «anticonstitutionnelle». Uber et Lyft avaient annoncé prendre en charge les frais légaux de leurs chauffeurs, en cas de plainte pour avoir transporté une femme vers une clinique, tandis que Bumble ou encore Tinder, ont créé des fonds de soutien.

Aujourd’hui, les grandes entreprises souhaitent aller plus loin. Comme Yelp, la grande banque Citigroup a annoncé en mars dernier défrayer les voyages hors du Texas afin de permettre à leurs employées d’avorter.

Ces mesures en faveur du droit à l’avortement ont pour but de montrer l’engagement des entreprises sur les questions de diversité et d’inclusion. Un acte essentiel auquel les employeurs prêtent attention et tranchent sans hésiter. «Nous voulons être en mesure de recruter et de conserver les employés, quel que soit leur lieu de résidence», a déclaré Miriam Warren, responsable de la diversité au sein de Yelp, au NYT.

Plus généralement depuis le début de la pandémie de Covid-19, les travailleurs américains sont attentifs aux avantages sociaux dans les entreprises.