De «violents combats» en cours autour de Mykolaïev et de Tchernihiv, 100.000 volontaires pour défendre Kiev

De «violents combats» avec les forces russes étaient signalés dimanche par l’armée ukrainienne au onzième jour de l’invasion.

par
AFP
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Les forces armées ukrainiennes «mènent de violents combats» contre les forces russes pour le contrôle des villes de Mykolaïev, dans le sud, et de Tcherniguiv, dans le nord, a indiqué l’état-major ukrainien dans un communiqué sur Facebook. Une opération militaire ukrainienne était également en cours dans la région de Donetsk (est).

«Les principaux efforts se concentrent sur la ville de Marioupol», port stratégique du sud-est du pays, a ajouté l’état-major. Dans cette ville, la situation est «très difficile», a affirmé son maire, Vadim Boïtchenko, faisant état d’un «blocus humanitaire». «Cela fait cinq jours que nous vivons sans électricité, nous n’avons pas de chauffage ni de réseau mobile», s’est-il plaint dans une interview diffusée sur YouTube.

«Aidez-nous»

Selon lui, les bombardements des derniers jours ont fait des «milliers de blessés» et les forces russes empêchent l’arrivée d’aliments et de médicaments. «La ville de Marioupol n’existe plus», a-t-il lancé. «Je demande à nos partenaires américains et européens: aidez-nous, sauvez Marioupol!»

La chute de Marioupol, qui compte environ 450.000 habitants, constituerait un tournant. Elle permettrait la jonction entre les troupes en provenance de la Crimée annexée, qui ont déjà pris les autres ports clés de Berdiansk et de Kherson, et celles du Donbass, puis à ces forces consolidées de remonter vers le centre et le nord de l’Ukraine.

Défendre Kiev

Les soldats russes se rapprochent également de Kiev, rencontrant une tenace résistance. Des dizaines de civils ont été tués ces derniers jours à Tchernihiv, à 150 km au nord de la capitale. Une équipe de l’AFP qui s’est rendue sur place samedi a constaté des scènes de dévastation dans cette ville de 300.000 habitants qui se vidait de sa population, faisant craindre un destin similaire pour Kiev une fois les batteries de missiles et l’artillerie russes aux portes de la capitale.

«Il y avait des corps partout sur le sol. Ils faisaient la queue pour la pharmacie là, ici, et ils sont tous morts», a témoigné Sergeï, un survivant. Dans un hôpital du nord de Kiev, des soldats ukrainiens blessés ont raconté à l’AFP leur lutte inégale sous un déluge de feu. «On était en reconnaissance» et «on est tombés sur une colonne ennemie», a expliqué Motyka, un soldat de 29 ans touché par un éclat sur le flanc droit, qui a dû battre en retraite avec ses camarades: «On les a combattus et on a tué leurs soldats à pied, mais ils nous ont arrosés avec des tirs de mortier».

Selon la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Hanna Malyar, plus de 100.000 volontaires se sont proposés pour défendre Kiev contre les forces russes, a rapporté l’agence de presse ukrainienne Unian. Après la guerre avec la Russie, les unités de volontaires ne seront pas dissoutes mais incorporées dans l’armée ukrainienne, a ajouté Hanna Malyar.

Un couloir humanitaire?

Le chef de la délégation ukrainienne chargée des pourparlers avec la Russie espère qu’un couloir humanitaire pourra être instauré dimanche pour sortir de la ville de Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine. David Arachamija, chef du groupe parlementaire du parti du président Volodymyr Zelensky, a évoqué cet espoir sur Facebook, en réponse à une femme originaire de Kharkiv qui lui demandait de parvenir à un cessez-le-feu avec la Russie, soulignant vivre l’enfer depuis dix jours.

Des représentants ukrainiens et russes se sont entretenus jeudi à la frontière entre le Bélarus et la Pologne. Ils ont convenu d’établir des couloirs humanitaires lors de leur deuxième cycle de négociations.

Selon l’ONU, 1,37 million de personnes se sont déjà réfugiées à l’étranger depuis l’invasion de l’Ukraine le 24 février, et on compte plus d’un million de déplacés à l’intérieur du pays.