Des étudiants ukrainiens prennent les armes, prêts à se sacrifier pour leur pays

Si une guerre éclatait en Belgique, seriez-vous prêt à prendre les armes et à risquer votre vie pour défendre votre pays? En Ukraine, de nombreux citoyens, dont des étudiants, n’ont pas hésité très longtemps.

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La radio France Inter a publié ce matin le témoignage fort et poignant de Vladyslav. Il y a encore dix jours, ce jeune homme de 18 ans était étudiant à l’université de Kiev. En l’espace de quelques jours, l’invasion russe en Ukraine a complètement bouleversé sa vie. D’étudiant, il est soldat, lui qui n’avait jamais tenu de sa vie une arme entre les mains.

«Il n’y a plus de confiance en rien, ça fait peur»

Il raconte d’abord les premiers bombardements qui ont eu lieu le 24 février vers 5 heures du matin. «Il n’y a aucune certitude sur ce qui va se passer dans les cinq ou dix prochaines minutes. Il n’y a plus de confiance en rien, ça fait peur», confie Vladyslav.

Rapidement, il est monté dans un 4x4 avec sa maman, sa grand-mère et sa petite sœur pour tenter de rejoindre la Pologne. Après 19h de route, la famille s’est retrouvée dans les Carpates, côté ukrainien. Il lui restait 150 km à parcourir mais les files sont si importantes qu’il faut attendre jusqu’à 60 heures pour entrer en Pologne. Et puis, le président Zelensky a interdit aux hommes âgés de 18 à 60 ans de sortir du pays et ils ont été réquisitionnés pour se battre. Vladyslav n’a donc pas eu trop le choix. Il a dit au revoir à sa famille et il s’est engagé dans la défense territoriale d’une commune des Carpates.

«Je le fais pour mon pays, pour la liberté»

«Je le fais pour mon pays, pour la liberté, pour tout ce que mes ancêtres ont fait pendant trente ans.», raconte l’étudiant de 18 ans à France Inter. Il a reçu des jumelles et un fusil de chasse. Il est chargé d’observer, de contrôler et d’arrêter des véhicules, à la recherche éventuels saboteurs, ces agents infiltrés russes. En seulement 48 heures, Vladyslav et ses compagnons de fortune en ont arrêté cinq. Dans sa vie, il n’avait jamais tenu une arme entre les mains. Mais sa vie a changé et aujourd’hui, il a dû tirer sur un homme qui tentait de fuir. Il lui a tiré dans les jambes. «Il a plus de valeur vivant que mort, il peut avoir des informations», explique-t-il.

«Encore aujourd’hui, j’ai perdu un ami»

«Honnêtement, à ce moment-là, c’est comme si c’était juste un travail. Les questions de morale, ici, ça n’existe plus. C’est lui ou c’est moi. Chaque jour, j’entends parler d’amis ou de gens que je connaissais qui sont morts sur le front. Encore aujourd’hui, j’ai perdu un ami», confie l’étudiant devenu soldat.

Vladyslav évite de penser à la mort. Il est prêt à mourir pour défendre son pays. «C’est ce qu’il faut faire, parce que si on ne le fait pas, on perd», conclut le jeune homme.

Les étudiants se mobilisent

Vladyslav est loin d’être un cas isolé. The Guardian a assisté à une réunion d’étudiants ukrainiens qui fabriquent des cocktails molotov dans un sous-sol. Parmi eux, Daniel, un étudiant en histoire à Lviv et Yuliia, étudiante en relations internationales. D’autres étudiants ne prennent pas les armes mais apportent leur aide aux soldats et aux réfugiés, notamment en leur apportant de la nourriture ou des couvertures.