Des experts craignent que les troupes russes se montrent de plus en plus cruelles

Alors que le conflit en Ukraine continue de s’enliser, certains experts pensent que les troupes russes vont se montrer de plus en plus violentes.

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«Ce qui se passe ce n’est rien de moins que des crimes de guerre majeurs. Les nations responsables doivent s’unir pour que les responsables rendent des comptes». Ces mots sont ceux du président américain Joe Biden qui réagissait au massacre de Boutcha et, plus généralement, à la guerre en Ukraine. Les images des cadavres jonchant le sol ont profondément choqué la planète. Mais elles n’étonnent pas les experts qui indiquent que ces pratiques russes ont déjà été observées par le passé. «Les Russes n’ont jamais été très soucieux du bien-être des civils. Regardez la Tchétchénie, Alep, la Seconde Guerre mondiale et la semaine dernière le Mali», indique à Het Laatste Nieuws le lieutenant général Marc Thys, chef d’état-major adjoint des armées.

Au Mali, l’armée, qui a pris le pouvoir par la force en 2020, dit avoir «neutralisé» 203 jihadistes lors d’une opération d’envergure. Les témoins cités rapportent une masse d’exécutions sommaires de civils, des viols et des actes de pillage commis par des soldats maliens et des combattants étrangers présumés être des Russes. «Une vie humaine a une valeur très différente en Russie que dans notre société occidentale. Nous nous concentrons sur la protection de l’individu, avec eux, seul le collectif compte. Ils sont entrés dans la guerre avec un certain récit. Elle visait à déshumaniser l’adversaire. Si vous déshumanisez l’adversaire, vous avez moins de difficultés à commettre de telles atrocités. De nombreux soldats sont tellement endoctrinés qu’ils pensent faire le bien quand ils tuent quelqu’un», poursuit-il.

Toujours interrogé par Het Laatste Nieuws, Sven Biscop, professeur de relations internationales (UGent), craint que l’armée russe se montre de plus en plus violente dans un futur proche. «Une ville comme Marioupol doit craindre des combats encore plus violents. Historiquement, ce n’est pas anormal. Un agresseur brutalise et utilise davantage la force lorsque la résistance est farouche ou lorsqu’il s’enlise dans des plans préconçus».