Guerre en Ukraine: de plus en plus d’importateurs de gaz prêts à se tourner vers Gazprombank

De plus en plus de grands importateurs européens de gaz russe semblent prêts à ouvrir un compte auprès de Gazprombank, afin de pouvoir payer le gaz en provenance de Russie en roubles. Cette mesure leur permettrait de s’assurer un approvisionnement continu en gaz russe, mais il reste à voir dans quelle mesure la Commission européenne l’autorisera.

par
ANP
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L’agence de presse financière Bloomberg a appris de sources proches du dossier que le groupe énergétique italien Eni travaille à l’ouverture d’un compte avec Gazprombank. Selon le journal économique Financial Times, l’autrichien OMV en ferait de même. Auparavant, Bloomberg avait déjà indiqué qu’au moins quatre entreprises européennes auraient déjà payé en roubles et que dix autres avaient déjà ouvert des comptes auprès de Gazprombank.

Uniper, le plus grand importateur de gaz russe en Allemagne et également propriétaire de centrales électriques aux Pays-Bas, a déclaré vouloir utiliser cette opportunité parce qu’il pourrait alors continuer à effectuer des paiements en euros. La réglementation russe prévoit en effet qu’une entreprise ouvre un compte en euros et un autre en roubles auprès de Gazprombank. Cette banque est ensuite chargée de convertir en roubles le montant payé en euros.

Viol des sanctions occidentales

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a prévenu que les entreprises européennes violaient les sanctions de l’UE si elles payaient leurs achats en roubles alors que le contrat stipule que la facture doit être réglée en euros ou en dollars. Elle avait d’ailleurs de nouveau souligné mercredi que les entreprises européennes ne devaient pas céder à la pression russe pour payer en roubles.

Pour la Commission, les entreprises sont autorisées à coopérer avec le système russe, pour autant qu’elles indiquent clairement qu’elles ont rempli leurs obligations en payant en euros ou en dollars. L’échange contre des roubles est alors entièrement à la charge des Russes. Mais il y a encore beaucoup d’incertitude autour de cette question. Bruxelles devrait donner plus d’explications dans la journée.