Hébergés par de la famille, l’accueil a viré au cauchemar pour ces trois réfugiés ukrainiens

Comme des millions d’Ukrainiens, Diana a fui la guerre avec son fils de 11 ans ainsi que sa maman dans l’espoir de trouver refuge ailleurs. Accueillie par de la famille en Suisse, elle a rapidement déchanté en découvrant que ses parents éloignés étaient pro-Poutine.

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Fuir les bombes et recevoir un accueil glacial auprès de ceux qui devaient les accueillir… la famille de Diana est finalement bien mal tombée alors qu’elle tentait de quitter l’enfer de son pays. Elle témoigne auprès de la tribune de Genève, relayé par la Soir: «Une cousine lointaine en Suisse, également ukrainienne, a accepté de nous héberger. Elle a appelé ma mère pour que nous venions. Nous ne les connaissions pas, mais c’était pour nous une possibilité d’avancer et de laisser la guerre loin derrière nous».

C’est vers Lausanne, en Suisse, que Diana se rend avec son fils et sa mère. Elle qui avait d’abord transité par la Pologne après avoir dû partir à la hâte de Kharkiv. Mais la chance ne semble pas être de son côté, car l’accueil qu’elle reçoit chez les Helvètes est tout sauf plaisant. Et pour cause, ceux qui ont pourtant «accepté» de leur ouvrir leurs portes sont pro-russes. Une situation très délicate puisque c’est le mari qui est russe, et que cette situation semble dès le départ source de conflit.

Agressions verbales et insultes

«Il parlait tout le temps de la guerre en suivant la propagande de Vladimir Poutine. Il nous disait que c’était de notre faute si la Russie avait dû intervenir parce qu’on l’avait fâché. Il accusait l’Ukraine de bombarder son propre territoire et ses propres civils», confie-t-elle. «Vous venez d’une ville bombardée, détruite, vous pleurez chaque jour et vous êtes ensuite tout le temps agressé sur la guerre. C’était très dur», témoigne Diana. Surtout qu’elle a dû laisser une partie de sa famille au pays, puisque certains hommes ne pouvaient pas quitter le territoire.

«Comme le couple se fâchait beaucoup à propos de notre présence et de la guerre, notre cousine est aussi devenue agressive. Même leur fils s’est, lui aussi, mis à insulter le mien».

La famille a passé six jours dans ce logement. Durant ce laps de temps, «où rien n’avait été préparé, nous sentions que nous n’étions pas attendus», Diana a du néanmoins faire les tâches ménagères, la cuisine et s’occuper des enfants de sa cousine.

Un nouveau logement

Ce n’est qu’après cela que Diana a finalement réussi à trouver une solution, nommée Liliya, ukrainienne installée en Suisse. C’est via des connaissances communes restées en Ukraine qu’elles ont pris contact et qu’elle les a aidés à trouver un autre logement, près de Morges.

«Nous avons notre propre appartement, avec de l’espace, pour trois mois», se réjouit Diana. «Nous sommes heureuses comme cela, même si nous appréhendons la suite. Étant une femme, j’ai toujours un peu peur de mal tomber si nous sommes logés ailleurs, chez un homme par exemple.»

«Nous aimerions rester ici, car nous ne sommes plus seuls, désormais, nous sommes bien soutenus par nos voisins», explique Diana. «J’ai commencé des cours de français, mon fils joue au football avec d’autres enfants et va à l’école depuis cette semaine. L’instituteur a organisé un goûter pour fêter son arrivée. Il n’a jamais été aussi heureux d’aller en classe.»

Même si tout semble désormais s’améliorer, Diana n’est pas encore exempte de tout le stress lié à son départ. Entre les documents administratifs, les équivalences de compétences pour travailler et la situation dans son pays qui ne se décoince pas, le chemin vers la tranquillité sera encore assez long.