La Chine prélèverait des organes sur des prisonniers vivants en vue de transplantations

Le gouvernement chinois est accusé de prélever des organes auprès de prisonniers vivants.

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De 1984 à 2015, il était autorisé en Chine de prélever des organes sur des prisonniers décédés à condition que le prisonnier ait donné son accord ou que personne ne vienne récupérer le corps. Cela fait cependant plusieurs années que des ONG soupçonnent le gouvernement chinois de prélever des organes provenant de prisonniers vivants. En 2021, des experts de l’Onu avaient indiqué avoir reçu des «informations crédibles» selon lesquelles des prisonniers issus de minorités ethniques, linguistiques et religieuses sont soumis à des prélèvements forcés d’organes en Chine. En 2019, un tribunal international avait déjà accusé la Chine de pratiques similaires, ce que le gouvernement a toujours fermement nié.

L’hypothèse est désormais confirmée par une nouvelle étude menée par un chercheur australien et publiée dans l’American Journal of Transplantation. En analysant les données de publications chinoises sur les greffes, le chercheur, Mathew Robertson, a découvert 71 rapports où «la mort cérébrale n’aurait pas pu être déclarée» pour le patient alors que ses poumons ou son cœur lui avaient été retirés.

«Dans ces cas, le prélèvement du cœur a été la cause immédiate du décès du donneur. Vu que les donneurs ne pouvaient être que des prisonniers, nos découvertes suggèrent fortement que des médecins chinois ont participé à des exécutions par prélèvement d’organes», indique M. Robertson à News Corp. Ce dernier craint cependant que le nombre d’exécutions soit largement sous-estimé.

Le système falsifié?

En 2019, le même Matthew Robertson avait affirmé que la Chine pratiquait une «falsification systématique» des données en matière de dons d’organes. Les statistiques officielles chinoises sur les transplantations, tant au niveau national que provincial, sont vraisemblablement «artificielles» et reposent sur un «modèle mathématique», assurait-il aux côtés de deux autres chercheurs. La Chine a commencé à fournir des statistiques en matière de dons volontaires il y a plus d’une décennie, soucieuse de démontrer qu’elle avait cessé de prélever des organes sur des prisonniers et qu’elle n’avait désormais recours qu’à des donateurs volontaires.

La tradition chinoise veut qu’un mort soit enterré sans mutilation, et très rares sont les Chinois qui acceptent le prélèvement d’organes. Malgré cela, la Chine est un des pays ayant une des plus petites listes d’attente pour des dons d’organes dans le monde.