La galette des rois bientôt concurrencée par la galette des reines?

En janvier, on célèbre la galette des rois… mais aussi la «galette des reines», histoire d’ajouter un peu d’inclusivité à une tradition ancestrale. Si l’idée peut en faire bondir certains et sourire d’autres, elle émerge doucement, mais sûrement. À travers des opérations marketing plus ou moins réussies.

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ETX Daily Up
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Ouvrez bien l’œil: vous apercevrez peut-être la mention «galette des reines» dans un rayon de supermarché ou dans votre boulangerie. Que les «puristes» se rassurent: le nom de la galette des rois ne va pas disparaître. Mais l’idée (certes symbolique) d’y apposer celui de la galette des reines fait bel et bien son chemin, y compris chez les marques.

Certaines initiatives intéressantes, d’autres moins

Désireuse de «bousculer les codes», Picard vient par exemple de sortir sa première galette des reines. Dommage toutefois que la pâtisserie en question soit recouverte de pralines et de framboises roses, choix qui reproduit les codes marketing genrés classiques que la marque de produits surgelés semblait pourtant vouloir éviter!

D’autres initiatives valent toutefois le coup, comme celle du chef pâtissier Philippe Conticini qui l’année dernière avait lancé une galette des reines en collaboration avec le site «Les Éclaireuses.» Opération réitérée cette année, et dont une partie des bénéfices des ventes sera reversée à la fondation Tamrart, qui œuvre pour l’indépendance des femmes au Maroc.

L’idée d’une galette des reines suscite également la créativité. On retiendra notamment l’idée postée sur le compte Facebook de l’eshop artisanal Mellune qui a imaginé plusieurs galettes des reines… en forme de vulves.

Des organes génitaux délicieux

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que les organes génitaux (féminins ou masculins) sont célébrés à travers la gastronomie. On pense notamment aux gaufres en forme de vulves ou de phallus de la boulangerie «La Quéquetterie», fondée par Taziana Jurdi et inaugurée en juin 2020.

Derrière cette tendance délicieusement outrancière, se cache certes une volonté grivoise (et efficace) de faire parler de soi et de vendre. Mais cela contribue aussi à désacraliser les organes génitaux et à en parler plus librement, surtout quand il s’agit de ceux des femmes.

C’est d’ailleurs là toute la volonté de Julia Pietri, militante féministe et fondatrice du compte Instagram «Gang of Clito» et de la maison d’édition «Better Call Julia», qui a lancé «MagikClitos» en juin 2021, les premiers bonbons en forme de clitoris.

Une manière ludique de mettre à l’honneur cet «organe du plaisir», que 84% des filles de 13 ans ne savent pas comment représenter (alors qu’elles sont 53% à avoir une idée précise du sexe masculin), selon un rapport du Haut Conseil de l’Égalité entre les hommes et les femmes publié en 2016.