La guerre pourrait être prolongée durant «des mois, voire des années»

Le président russe Vladimir Poutine n’a pas renoncé à sa volonté de s’emparer de toute l’Ukraine et la guerre risque de durer «des mois, voire des années», a averti mercredi le secrétaire général de l’Otan lors de la ministérielle de l’Alliance transatlantique qui a lieu ces mercredi et jeudi au quartier général de l’Otan, à Bruxelles.

par
AFP / Belga
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«Nous devons être réalistes. La guerre peut durer longtemps, plusieurs mois, voire des années. Et c’est la raison pour laquelle nous devons également être préparés à un long parcours, à la fois en ce qui concerne le soutien à l’Ukraine, le maintien des sanctions et le renforcement de nos défenses», a déclaré Jens Stoltenberg avant le début d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Alliance.

Le chef de l’Otan a fait part de ses inquiétudes concernant le renforcement des troupes russes depuis plusieurs jours. Selon lui, le repli des forces russes renforce les inquiétudes de l’Otan. «Par ce fait, elles cherchent à se renforcer», a-t-il indiqué hier/mardi. Selon M. Stoltenberg, rien n’indique que le président russe renonce à s’emparer de l’ensemble de l’Ukraine et à renverser ainsi l’ordre existant. Le secrétaire général a une fois de plus souligné l’importance de soutenir l’Ukraine, de renforcer les sanctions contre la Russie et de resserrer les mécanismes de défense et de renforcement de l’Otan.

Poutine parle d’une «provocation grossière»

Le président russe Vladimir Poutine a, pour sa part, qualifié mercredi de «provocation grossière et cynique» des autorités ukrainiennes la découverte de cadavres de civils dans la ville de Boutcha, près de Kiev, après le retrait des forces de Moscou. Lors d’un entretien avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban, M. Poutine a évoqué notamment «la provocation grossière et cynique de la part du régime de Kiev dans la ville de Boutcha», selon un communiqué du Kremlin.

Il s’agit de la première réaction du président russe sur cette affaire qui suscite une indignation internationale. Avant M. Poutine, d’autres responsables russes avaient nié toute exaction des forces de Moscou à Boutcha, le Kremlin qualifiant de «falsification» les images de corps jonchant les rues de cette ville publiées depuis le week-end dernier par les médias. Mercredi, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a accusé les responsables et médias occidentaux de «rendre un verdict +coupable+ contre notre pays (…) sans avoir même essayé de vérifier quoi que ce soit». «Cette falsification criminelle a été inventée pour justifier le prochain train de sanctions» contre Moscou, a-t-elle ajouté, jugeant les médias occidentaux «complices» des exactions de Boutcha.

Selon elle, la partie ukrainienne a soit exécuté des civils dans cette ville, soit elle y a transporté des corps à des fins de mise en scène. La thèse russe d’une mise en scène ukrainienne de cadavres à Boutcha n’est «pas tenable» au vu des images satellites qui ont été diffusées, a estimé mercredi le gouvernement allemand. Ces images montrent notamment que des victimes découvertes par les médias le week-end dernier étaient allongées là depuis «au moins le 10 mars» alors que les forces russes étaient dans cette zone, a déclaré à Berlin le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Hebestreit.

L’armée russe a, elle, accusé l’Ukraine de mettre en oeuvre des scénarios du même type dans plusieurs autres localités d’où les forces russes se sont retirées.

La Russie mène depuis le 24 février une offensive militaire en Ukraine. En réaction à cette intervention, les pays occidentaux ont imposé de lourdes sanctions économiques contre Moscou.