Le gouvernement français fait passer la réforme des retraites en force

Pour y parvenir, le gouvernement français va recourir à l’outil controversé du 49.3, un article de la Constitution qui permet de faire adopter un texte sans vote

par
AFP
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, La Première ministre française Elisabeth Borne a engagé, sous les huées, la responsabilité du gouvernement par l’article 49.3 de la Constitution, qui permet de faire adopter un texte sans vote, à moins d’une motion de censure contre le gouvernement.

Appel à la démission

Le conseil des ministres avait autorisé la Première ministre à utiliser cet article pour faire adopter son projet de réforme des retraites par la force. Dans la foulée, Mme Borne s’est présentée devant l’Assemblée nationale où elle a été accueillie par des huées et le son de La Marseillaise chantée par des députés NUPES portant des pancartes «64 ans, c’est non» ou «Démocratie».

Après une brève suspension de séance pour tenter, en vain, de ramener le calme, la Première ministre a pu prendre la parole devant l’hémicycle, alors que certains députés appelaient bruyamment à sa démission.

Elle a confirmé engager la responsabilité de son gouvernement par le 49.3, l’incertitude d’un vote favorable planant «à quelques voix près». «Si chacun votait en cohérence avec sa conscience et en accord avec ses positions passées, nous n’en serions pas là», a-t-elle déclaré, affirmant que le projet de réforme était l’aboutissement d’un compromis au parlement, et pas le projet initial du gouvernement.

Motion de censure

Dans la foulée, plusieurs groupes d’opposition ont d’ores et déjà annoncé déposer des motions de censure.

Marine Le Pen a annoncé qu’elle déposerait une motion de censure contre le gouvernement, en considérant que la Première ministre «ne peut pas rester» à Matignon.

«C’est un constat d’échec total» pour Emmanuel Macron, a ajouté la présidente du groupe d’extrême-droite Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale, qui compte 88 députés, en estimant que la situation est celle d’une «crise politique».

Selon Le Monde, la cheffe de file des députés La France insoumise (LFI), a fait une annonce comparable, a motif qu’il n’existe «aucune légitimité pour ce texte de loi», voyant «un basculement autoritaire» dans ce nouveau recours par le gouvernement au 49.3.

Manifestations

Suite au déclenchement de l’article 49.3, quelques milliers de personnes manifestaient place de la Concorde à Paris. Des représentants de plusieurs organisations de jeunesse, syndicats étudiants (Alternative), et organisations politiques (Jeunes insoumis, Jeunes écologistes, NPA Jeunes), à l’initiative de cette manifestation, étaient présents. Ils ont été rejoints par des travailleurs: cheminots, raffineurs notamment.

Des rassemblements avaient également lieu dans d’autres villes de France.

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