L’uniforme à l’école, bonne ou mauvaise idée?

Une étude américaine révèle que l’uniforme n’aurait pas, ou peu, d’impact sur le comportement et l’assiduité des élèves. Au contraire, il pourrait même contribuer à amoindrir leur ’sentiment d’appartenance’ à l’école, et plus largement à une communauté, voire les empêcher d’exprimer leur individualité.

par
ETX Studio
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De plus en plus populaires dans certains pays, comme les États-Unis et le Japon, les uniformes scolaires s’adaptent aujourd’hui à certains changements sociétaux, comme la neutralité de genre. En France, certains candidats à la présidentielle souhaitent le retour de l’uniforme à l’école, arguant de ses effets positifs sur le comportement des élèves, ainsi que sur la réduction de certaines inégalités. Mais qu’en est-il vraiment?

L’impact de l’uniforme à l’école

Une équipe de scientifiques américains, menée par Arya Ansari, professeur de sciences humaines à l’université d’Etat de l’Ohio, s’est intéressée à l’impact de l’uniforme sur l’assiduité, l’anxiété, le repli sur soi, la violence, le sentiment d’appartenance, et autres caractéristiques sociales des plus jeunes. Ils ont pour cela utilisé les données d’une étude sur la petite enfance, basée sur un échantillon national représentatif de plus de 6.000 élèves de la maternelle à la fin du CM2.

Pas d’effets sur le comportement

Les résultats montrent que le port de l’uniforme à l’école n’a pas eu d’effet sur le comportement des enfants, tous âges confondus, que ce soit en termes d’assiduité, ou de problèmes comportementaux internalisés ou externalisés. Les scientifiques déclarent toutefois que les élèves à faibles revenus fréquentant des écoles dans lesquelles l’uniforme était obligatoire étaient ’légèrement plus assidus’.

Une fausse bonne idée?

S’il n’a pas été associé à un impact significativement positif, l’uniforme scolaire a en revanche montré certaines de ses limites. L’étude nous apprend que les élèves vêtus d’un uniforme au quotidien ont fait part de niveaux d’appartenance à l’école plus faibles que ceux qui pouvaient s’habiller avec leurs propres vêtements. Les scientifiques confient que leurs données ne leur permettent pas d’expliquer ce constat, mais qu’au lieu de créer un sentiment de communauté, les uniformes semblent avoir l’effet inverse.

Premier vecteur d’expression de soi pour les plus jeunes, la mode permettrait d’afficher haut et fort son individualité. Chose qui ne serait plus possible avec l’uniforme, commun à tous, et qui amoindrirait le sentiment d’appartenance à la communauté, expliquent les chercheurs. Ces derniers concluent que les uniformes n’apparaissent finalement pas comme le moyen le plus efficace d’améliorer le comportement et l’engagement des enfants.