Meurtre de Maëlys: Nordahl Lelandais reconnaît avoir «donné la mort» à la fillette et «présente ses excuses»

Près de cinq ans après la mort de Maëlys, une fillette dont la disparition avait provoqué une immense vague d’émotion en France, un procès hors normes s’est ouvert lundi à Grenoble (sud-est) pour juger le suspect, Nordahl Lelandais.

par
AFP
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L’accusé, âgé de 38 ans, a fait son entrée dans le box vers 10H15, légèrement barbu, les cheveux ras et grisonnants et portant une chemise bleue et un pantalon beige. Il a décliné son identité à l’invitation de la présidente.

L’ancien maître-chien militaire est jugé pour le meurtre précédé de l’enlèvement et de la séquestration de cette fillette de 8 ans en août 2017, ainsi que pour des agressions sexuelles à l’encontre de deux de ses petites-cousines au cours du même été.

À l’ouverture du procès, Nordahl Lelandais a reconnu lundi avoir «bien donné la mort» à Maëlys, avant de présenter ses «excuses» à la famille de la fillette. «Je veux leur présenter mes excuses, j’ai bien donné la mort à Maëlys, je ne voulais pas lui donner la mort, je vais m’expliquer sur les faits au cours de l’audience», a-t-il déclaré depuis le box en étouffant des sanglots.

La journée s’est porusuivie avec le rapport de la présidente de la cour puis, dans l’après-midi, l’audition de témoins dont une enquêtrice de personnalité et la mère de l’accusé.

Outre les experts et enquêteurs, une quarantaine de témoins devraient être entendus au fil des audiences.

Nordahl Lelandais lui-même ne sera pas davantage entendu sur les faits avant le mercredi après-midi.

«Je veux qu’il reste longtemps en prison»

Le convoi le transportant depuis le centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), à environ une heure de route de Grenoble, était arrivé aux alentours de 08H00 au palais de justice où de nombreux journalistes et une cinquantaine de personnes attendaient de pouvoir entrer pour assister au procès.

«J’attends qu’il reste le plus longtemps en prison, et qu’on se sente rassurés qu’il soit en prison», a déclaré à la presse Joachim de Araujo, le père de Maëlys, à son arrivée au tribunal.

La mère de la fillette, Jennifer De Araujo, s’est de son côté présentée portant un grand portrait peint de sa fille, qu’elle a longuement montré aux caméras. Sa fille aînée Colleen, portait elle aussi une photo de sa petite sœur.

Quant à l’avocat de Nordahl Lelandais, Me Alain Jakubowicz, il a fait son entrée casquette sur la tête et masque noir, sans dire un mot aux journalistes.

Dès le début, il y a quatre ans et demi, ce tragique fait divers avait fasciné le grand public, suscitant compassion pour les parents de la fillette et indignation à l’égard du suspect, perçu comme un manipulateur et un temps soupçonné d’être un tueur en série.

L’homme déjà condamné pour meurtre

Déjà condamné à Chambéry en mai 2021 à 20 ans de réclusion pour le meurtre du jeune soldat Arthur Noyer, Nordahl Lelandais n’avait pas fait appel.

Il devra à présent s’expliquer sur les circonstances qui l’ont conduit à tuer «involontairement» selon lui- Maëlys De Araujo lors d’une soirée de mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère) dans la nuit du 26 au 27 août 2017.

Le verdict est attendu autour du 18 février, si la pandémie de Covid-19 ne vient pas brouiller les cartes. Nordahl Lelandais encourt la réclusion criminelle à perpétuité.