Moscou soupçonnée d’utiliser des armes chimiques à Marioupol

Les Russes auraient utilisé un gaz toxique contre des civils et des soldats ukrainiens dans la ville assiégée de Marioupol, au sud-est de l’Ukraine, rapportent lundi soir le bataillon Azov qui y combat et divers médias ukrainiens.

par
Anp, dpa
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Des troupes de l’occupant russe auraient utilisé un drone pour larguer une «substance toxique d’origine inconnue» qui a provoqué des problèmes respiratoires, des vertiges et des nausées, entre autres, à en croire un message du bataillon Azov sur la messagerie Telegram.

Les autorités n’ont toutefois pas encore confirmé cette information. Selon le radiodiffuseur public Suspilne, des sources au sein de l’armée ukrainienne affirment que le risque que les Russes utilisent des armes chimiques est «très élevé», mais la station n’a pas encore reçu de confirmation officielle.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a également fait référence à cette menace dans son discours vidéo quotidien. «Nous prenons cela très au sérieux», a-t-il déclaré. Selon lui, une éventuelle attaque chimique devrait inciter les États étrangers à prendre des mesures encore plus sévères contre l’agression russe.

Depuis le début de la guerre, l’Ukraine s’attend à ce que les Russes utilisent des armes chimiques. Après plus de six semaines de combats, la quasi-totalité de Marioupol a été conquise par les Russes et les rebelles pro-russes, mais la résistance se poursuit. La chute de cette ville portuaire stratégique semble toutefois imminente.

La Russie n’a pas elle-même utilisé d’armes chimiques pendant la guerre en Syrie, mais elle a couvert et nié le largage avéré de bombes contenant des gaz toxiques par le gouvernement syrien.

Le Royaume-Uni vérifie ces affirmations

Le Royaume-Uni tente de vérifier des informations sur l’éventuelle utilisation d’armes chimiques en Ukraine par les forces russes à Marioupol, a annoncé lundi la ministre britannique des Affaires étrangères.

«Des informations indiquent que les forces russes pourraient avoir utilisé des agents chimiques lors d’une attaque contre la population de Marioupol. Nous travaillons de toute urgence avec nos partenaires pour vérifier les renseignements», a déclaré Liz Truss sur son compte Twitter.

Toute utilisation de ce type d’armes «constituerait une escalade brutale dans ce conflit et nous demanderons des comptes au (président russe Vladimir) Poutine et à son régime», a-t-elle ajouté.

Selon Andriï Biletsky, le fondateur du bataillon Azov, trois personnes ont été empoisonnées à Marioupol par une substance toxique inconnue, indique-t-il dans une vidéo publiée sur Telegram: «Trois personnes présentent des signes clairs d’empoisonnement par des produits chimiques de guerre mais sans conséquences catastrophiques».

L’AFP n’était pas immédiatement en mesure de vérifier ces affirmations de manière indépendante.

Le représentant de l’armée séparatiste à Donetsk, Edouard Bassourine, cité lundi par l’agence russe Ria Novosti, a affirmé pour sa part que les troupes qui assiègent Marioupol pourraient recourir à des «troupes chimiques qui trouveront un moyen de faire sortir les taupes de leur trou», en référence aux soldats ukrainiens retranchés.

La Russie a nié avoir commis des crimes de guerre lors de son offensive en Ukraine, lancée le 24 février dernier.