Une policière américaine reconnue coupable d’homicide sur un jeune conducteur noir

Une policière américaine qui a tué un jeune conducteur afro-américain lors d’un contrôle routier en avril dans la banlieue de Minneapolis a été reconnue coupable jeudi d’homicide involontaire.

par
AFP
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Kim Potter, 49 ans, a toujours affirmé avoir cru dégainer son pistolet électrique Taser lorsqu’elle a en réalité sorti son arme de service et tiré sur Daunte Wright, 20 ans, qui résistait à son arrestation à Brooklyn Center, dans le nord des États-Unis.

Le jury l’a reconnue coupable d’homicide involontaire après trois jours de délibérations dans un tribunal de Minneapolis, où ce drame avait rouvert les plaies du meurtre de George Floyd.

L’ancienne policière, qui plaidait non coupable, n’a pas réagi jeudi lors de l’annonce du verdict. Elle encourt une peine maximale de 25 ans de prison au total et devrait être fixée sur son sort en février.

«Ses remords et ses regrets pour cet incident sont écrasants», a déclaré son avocat Paul Engh après le verdict, en demandant à la juge de la libérer sous caution. «Elle n’est, en aucune façon, un danger pour le public», a-t-il affirmé.

La victime n’était pas armée

Le 11 avril 2021, la policière patrouillait avec un collègue qui avait décidé de contrôler le conducteur d’une Buick blanche ayant commis une infraction routière mineure. Après avoir réalisé qu’il était visé par un mandat d’arrêt, ils avaient voulu l’interpeller.

La policière a décrit la situation de ce jour-là comme «potentiellement dangereuse». Daunte Wright, qui n’était pas armé, ne s’était pas laissé passer les menottes et avait redémarré sa voiture pour fuir. Kim Potter avait alors dégainé son arme, expliquant ensuite avoir cru se saisir de son pistolet électrique.

«On luttait pour l’empêcher de fuir et puis c’est devenu le chaos. Je me rappelle avoir crié ’Taser, Taser, Taser’ et il ne se passe rien. Et il (son collègue, NDLR) m’a dit que je lui avais tiré dessus», a-t-elle raconté à la barre vendredi, avant de fondre en larmes.

Son avocat a plaidé l’erreur humaine et l’effet du stress car elle tentait selon lui de protéger son collègue.

Mais pour la procureure, Erin Eldridge, Daunte Wright est mort à cause de la manipulation imprudente d’une arme et de la négligence d’une agente qui avait pourtant 26 ans d’expérience.

Dans un communiqué transmis aux médias américains, la famille de la victime s’est dite jeudi «soulagée» que «des comptes aient été rendus pour cette mort absurde». Le jour de la mort de Daunte Wright «restera un traumatisme pour sa famille et un nouvel exemple pour l’Amérique de la raison pour laquelle nous avons désespérément besoin de changer les pratiques policières», ont écrit ses proches.