Voici pourquoi des passages des romans James Bond ont été réécrits ou supprimés

Plusieurs extraits des romans de la saga James Bond ont été supprimés ou modifiés en vue de leur réédition en anglais, a annoncé samedi le média britannique The Telegraph. Voici pourquoi.

par
Belga
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Certaines expressions utilisées par l’auteur Ian Fleming ont été considérées comme racistes par un groupe de «sensivity reader», chargé de débusquer les passages pouvant potentiellement choquer une audience contemporaine. L’ensemble des livres de la saga James Bond sera réédité en avril à l’occasion du 70e anniversaire de «Casino Royal», le premier de la série.

Ajout de préambules

Les éditeurs des romans du célèbre espion, The Ian Fleming Publications, ont également opté pour l’ajout d’un avertissement au début des romans. «Ce livre a été écrit à une période ou certains termes et attitudes, pouvant être considérés comme blessants par des lecteurs contemporains, étaient habituels. Une série de mises à jour ont été apportées à cette édition, tout en restant aussi fidèle que possible au texte original et à la période dans laquelle il s’inscrit», pourra-t-on désormais lire en préambule des aventures de l’agent 007 dans les pays anglo-saxons.

Suppression des termes racistes

Certaines descriptions de personnages noirs ont été supprimées ou modifiées, notamment dans «Live and Let Die» ("Vivre et laisser mourir"), paru en 1954. Un passage où James Bond décrit les Africains travaillant dans la vente d’or et de diamants comme «des gars plutôt respectueux de la loi, sauf quand ils ont trop bu» a notamment été amputé du «sauf quand ils ont trop bu». L’ethnicité de certains personnages comme un barman dans «Thunderball» ("Opération tonnerre") et un majordome dans «Quantum of Solace» a également été supprimée. En outre, le mot «nigger» ("nègre"), terme offensant, a été remplacé par «personne noire».

Ian Fleming avait déjà autorisé de son vivant la suppression ou la réécriture de certains passages érotiques ou racistes dans son roman «Live and Let Die».

«Suivant l’exemple de Ian, nous avons examiné les différents termes raciaux présents dans les livres et avons supprimé certains mots ou les avons remplacés par des termes plus courants aujourd’hui, mais conformes à la période à laquelle les livres ont été écrits. Nous encourageons les gens à lire les livres par eux-mêmes lorsque les nouvelles éditions de poche sortiront en avril», a déclaré la maison d’édition des œuvres de Ian Fleming.

Pas une première chez les éditeurs britanniques

Cette annonce intervient alors que le monde de l’édition britannique a été surpris par la volonté de l’éditeur des œuvres de Roald Dahl (Charlie et la chocolaterie, Sacrées sorcières...) de réécrire certains passages afin de permettre «à tous les lecteurs de profiter de l’œuvre» du Britannique. Dans le célèbre roman «Charlie et la Chocolaterie, le personnage d’Augustus Gloop ne sera ainsi plus décrit comme «gros» mais «énorme». Puffin, la maison d’édition britannique de Roald Dahl, a toutefois assuré que les textes originaux seraient toujours édités au sein d’une collection à part entière.

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