La jupe débarque (enfin) dans le dressing masculin

Après deux années placées sous le signe d'un confort sobre, 2023 sera l'année de la révolution vestimentaire de ces messieurs. Lesquels entendent bien bousculer les codes de la mode, notamment avec des pièces directement inspirées par le dressing féminin. Preuve en est avec la jupe, qui s'invite doucement mais sûrement dans la garde-robe de l'homme.

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Rédaction en ligne avec ETX
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Brad Pitt qui débarque en jupe sur le tapis rouge de Berlin, Harry Styles qui pose en robe et en jupe pour le « Vogue » américain, Lil Nas X qui brise les codes du rap en montant sur scène vêtu d’une mini-jupe rose et d’un crop-top...

Si la jupe est encore loin d'être devenue la pièce star du dressing des hommes, force est de constater qu'elle se mue progressivement en pièce mixte, unisexe, ou non genrée, comme vous préférez, et pourrait même s'ériger en symbole de la fin d'une ère pour l'industrie de la mode, celle où hommes et femmes se différenciaient (aussi) par leurs tenues vestimentaires. Que ce soit dans les magazines, les défilés, ou encore dans les boutiques de certaines marques de luxe, la jupe n'est aujourd'hui plus l'apanage des femmes.

Miroir de la société

Un phénomène qui ne touche pas uniquement Hollywood, ou plus généralement l'antre du show-business, mais se démocratise depuis plusieurs mois. Doucement, mais sûrement, les mentalités et comportements évoluent pour faire voler en éclats les stéréotypes de genre. Le rose pour les filles, le bleu pour les garçons, en théorie c'est fini.

Il faut dire que les stéréotypes de genre et les injonctions liés à la virilité ont pris du plomb dans l’aile. Dans l'industrie de la mode, comme dans d'autres secteurs, les collections et produits mixtes, unisexes, ou gender fluid, se multiplient à vitesse grand V mettant à mal l'ensemble des clichés et diktats sur le sujet.

D’autres, par le passé, s’y étaient déjà essayés (du mouvement punk des années 70, David Bowie en tête, aux hommes en jupe de Jean Paul Gaultier), mais sans jamais parvenir à démocratiser cette mode que l'on nommait alors unisexe ou androgyne. Cette révolution ne date donc pas d’hier. Mais ces dernières années, elle a pris de plus en plus d’ampleur sous l’impulsion de la Gen Z, pressée d’en finir avec la binarité homme-femme, et tout ce qui peut s'apparenter à une case ou un stéréotype.

« La notion de genre est obsolète pour un Z, qui pense que cette binarité est totalement dépassée. Et la première exploration de cette tentation du non genré se joue en mode et en beauté », explique Eric Briones, auteur de l'ouvrage "Le Choc Z".

« Il y a une dimension presque politique en disant qu'être dans le genre c'est répondre à un vieux système patriarcal qui est rejeté par le logiciel progressiste qui est dominant auprès de la génération Z. C'est une vraie réalité, a fortiori en mode et en beauté », souligne le directeur de la rédaction du Journal du Luxe.

#skirtsformen

La garde-robe de l’homme devient donc le premier lieu où déconstruire le mythe de la virilité et repousser les limites d'une masculinité qui semble désormais dépassée. D’où la généralisation de vêtements 'empruntés' au dressing féminin, à l'image de la jupe.

D’ailleurs, d'après le moteur de recherche de mode mondial Stylight, les recherches pour les termes 'jupe pour homme' ont augmenté de 15% sur Google au mois de janvier. Et le phénomène ne cesse de prendre de l'ampleur puisque le hashtag #skirtsformen a déjà généré 12,7 millions de vues sur le réseau social préféré des plus jeunes générations, à savoir TikTok.

Une chose est sûre, la garde-robe de l'homme s'émancipe de certains diktats pour réinventer non pas une, mais des masculinités.

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