L’infidélité est-elle contagieuse?

L’infidélité est-elle, comme les virus, contagieuse? C’est ce que suggère une nouvelle étude, démontrant que les gens ont plus de chance de se livrer à l’adultère s’ils ont autour d’eux des modèles d’infidélité.

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Qu’est ce qui rend une personne encline à tromper son ou sa partenaire? Une équipe de chercheurs de l’université de Reichman, en Grande-Bretagne, a décidé d’investiguer une piste jusqu’alors inexplorée.

Les scientifiques ont voulu déterminer si l’exposition de première ligne aux normes de l’adultère pouvait influencer la probabilité de tromperie.

Et en effet, leurs résultats ont démontré que les gens sont plus susceptibles d’avoir une liaison extraconjugale s’ils savent que, parmi ceux qui l’entourent, d’autres trompent également leur partenaire. Autrement dit, l’infidélité serait bien contagieuse.

C’est loin d’être la première étude à se pencher sur les causes de l’infidélité. Par contre, c’est la première à s’intéresser aux facteurs externes: les précédentes recherches se focalisaient davantage sur les facteurs individuels et les caractéristiques de la relation. Or, «les relations n’existent pas dans le vide», soulignent les chercheurs, «elles sont autant affectées par le contexte social que par des forces internes.»

Trois expériences

Pour arriver à leurs conclusions, les chercheurs ont mené trois expériences.

Premièrement, des participants ont vu une vidéo sur l’infidélité. Le groupe A a vu une séquence annonçant que 86% des gens avaient déjà trompé leur partenaire, 11% pour le groupe B. Après le visionnage, tous ont dû noter le premier fantasme qui leur venait à l’esprit. Les chercheurs n’ont pas constaté de différence entre les groupes, dans le désir sexuel pour d’autres partenaires.

Lire à propos de l’infidélité, en revanche, semble réveiller ce genre désir. C’était l’objet de la seconde expérience. Un groupe de participants a lu des confessions sur des cas d’infidélité, tandis que le deuxième groupe a lu le récit d’un étudiant qui avait triché à son examen. Ensuite, des photos d’individus, certains très attirants d’autres moins, leur ont été montrées; en leur demandant s’ils pourraient les considérer comme des partenaires romantiques. Résultat: ceux qui avaient lu les histoires d’aventures extraconjugales étaient nettement plus enclins à envisager ces étrangers comme partenaires sexuels potentiels.

Lors de la troisième et dernière expérience, la moitié des participants ont lu une étude affirmant que 86% des gens trompaient leur partenaire actuel. Ensuite, tous se retrouvaient en entretien avec des chercheurs sur une application de messagerie. La photo représentait une personne attractive, de sexe opposé. Les participants étaient invités à laisser un ultime message à leur interlocuteur. Il apparaît que ceux qui avaient lu au sujet de l’infidélité étaient plus susceptibles de laisser des messages de séduction. À noter, il s’agissait principalement d’hommes qui laissaient des messages suggestifs.

En fin de compte, les chercheurs ont donc découvert que l’exposition à la tromperie rend les gens plus susceptibles d’avoir des liaisons. «À cette époque où il y a un matraquage publicitaire pour les applications de rencontres adultères, l’infidélité peut être plus facilement perçue comme courante, ordinaire», concluent les auteurs. «De telles perceptions ont tendance à libérer les gens des chaînes de la moralité, déclenchant des désirs de relations extraconjugales et augmentant leur propagation.»