Après l’épisode de la culture, va-t-on vers un remaniement du Codeco?

Après avoir fermé le secteur culturel le 22 décembre, les autorités ont fait marche arrière ce mercredi en actant la réouverture des salles de spectacles et de cinéma. Pour beaucoup, cet épisode est signe qu’il est grand temps de repenser le fonctionnement du comité de concertation.

par
Rédaction en ligne
Temps de lecture 3 min.

Depuis le comité de concertation du 22 décembre, c’est un véritable feuilleton à rebondissements auquel assistent les Belges. Mardi, coup de théâtre: le Conseil d’État a suspendu l’obligation de fermeture des salles de spectacle qui avait été imposée par le Codeco. Cette décision faisait suite à plusieurs journées de mobilisation et de désobéissance au sein du secteur culturel.

Ce mercredi, un arrêté préparé par la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden a donc permis un retour à la situation qui précédait la réunion du 22 décembre, soit une réouverture conditionnée entre autres à un nombre limité de spectateurs.

Cet épisode aura profondément ébranlé le monde politique. Pour certains, il traduit surtout la nécessité de remettre en question le fonctionnement du comité de concertation.

C’est notamment le cas du politologue de l’UGent, Carl Devos. «C’est un coup de semonce important pour les politiciens. Ils ne peuvent plus se contenter de dire que les décisions sont préventives. Désormais, celles-ci devront être beaucoup mieux étayées et justifiées», estime-t-il sur HLN. Un avis que partagent plusieurs responsables politiques, dont des membres du Codeco.

«Il faut revoir la gestion de crise»

«Tout cela interroge la façon dont nous devons décider en ces temps de pandémie. Et nous devons certainement améliorer les choses», a réagi mercredi le vice-Premier ministre Georges Gilkinet, sur les ondes de la Première. Autrement dit, faut-il repenser le fonctionnement du Comité de concertation? «Oui. Parfois, on a besoin d’un élément extérieur pour nous aider», poursuit l’écologiste. Et de nuancer: «Mais je dirais évidemment que tout est bien qui finit bien et tirons-en les leçons dans notre façon de fonctionner. Nous devons toujours améliorer nos modes de fonctionnement».

La veille, Paul Magnette avait tenu un discours similaire, appelant à «comprendre les origines des erreurs et à voir comment les corriger». Selon le président du PS, «il faut profiter de la trêve des confiseurs pour mettre toute la gestion de la pandémie à plat». La chaîne de décision via le Gems, le commissariat corona, le kern et le Codeco, doit en outre être «repensée», avance le socialiste.

Même son de cloche du côté de Pierre-Yves Jeholet (MR), ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles et membre du Codeco. «L’arrêt que vient de rendre le Conseil d’État démontre le fonctionnement optimal de notre État de droit, ce dont on ne peut que se réjouir. Il démontre également la nécessité de repenser et d’améliorer encore la gestion de la crise», a-t-il déclaré via Twitter.

Un remaniement du Codeco sera donc très probablement à l’ordre du jour début janvier. Ajouté à cela le débat sur la vaccination obligatoire… La rentrée politique s’annonce houleuse.