Embargo sur le pétrole russe : risque-t-on une pénurie ?

Alors que l’embargo européen sur les produits pétroliers russes, comme le diesel ou l’essence, est entré en vigueur dimanche, faut-il craindre une situation de pénurie en Belgique ?

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Priver la Russie de ses revenus pétroliers, et par extension, priver le régime de Poutine de financer son invasion de l’Ukraine par ce biais. Tels sont les objectifs de l’embargo européen sur les produits pétroliers raffinés russes. Cette interdiction est officiellement entrée en vigueur dimanche dernier. Mais que cela signifie-t-il pour la Belgique ?

Risque de pénurie ?

Si l’embargo vient seulement d’entrer en vigueur, la décision avait été prise par les 27 au mois de juin dernier. Cela signifie donc que les Etats ont eu le temps de s’y préparer et de trouver d’autres sources d’approvisionnement. Ainsi, la part du diesel russe a chuté, en Europe, de 45% à 25% au cours des derniers mois. Une manœuvre qui avait, certes, engendré une hausse des tarifs mais qui nous permet désormais de ne pas craindre de problèmes d’approvisionnement.

Concernant la Belgique plus particulièrement, il faut savoir que les raffineries belges produisent 50% en plus de diesel que la consommation dans notre pays (une production de 14,6 millions de tonnes contre une consommation intérieure de 9,4 millions de tonnes en 2021, selon les chiffres d’Energia, ex Fédération pétrolière belge).

Hausse des prix à la pompe ?

Sur le plan de l’approvisionnement, les données sont donc rassurantes : pas de risque de pénurie à l’horizon. En revanche, cet embargo fait redouter une (nouvelle) flambée des prix du carburant.

Difficile néanmoins d'estimer quelles seront les conséquences sur les prix de l'entrée en vigueur de l'embargo, une kyrielle de facteurs, notamment géopolitiques, pouvant influencer les cours, comme le souligne Energia : « L'embargo sur le diesel pourrait créer une incertitude sur les marchés, mais nous avons vu qu'après l'embargo sur le pétrole brut russe en décembre 2022, l'offre et la demande se sont relativement vite équilibrées. »

Une mesure hypocrite ?

Cet embargo avait été décidé dans le cadre du sixième paquet de sanctions européennes frappant la Russie en représailles à l’invasion de son voisin ukrainien. Il s’ajoute à une interdiction d’importation de barils de pétrole brut russe par voie maritime, déjà d’application depuis début décembre. En plus de ces interdictions d’importations vers le bloc européen, l’UE, les pays membres du G7, le Canada, le Royaume-Uni, l’Australie et les USA ont accepté de plafonner les prix des produits pétroliers raffinés russes.

À la veille de l’entrée en vigueur de l’embargo, les ONG environnementales Greenpeace, Vredesactie et Bond Beter Leefmilieu (BBL) ont toutefois dénoncé «l’hypocrisie» de la Belgique, qui a augmenté de 28% ses importations de gaz naturel liquifié (LNG) russe en 2022.

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