Formation du gouvernement: "Il faudra bien trouver une solution"

Comment voyez-vous la formation d'un gouvernement fédéral se dérouler?
«Ça va être complexe Dans un premier temps, tout le monde va analyser les résultats, et évaluer les difficultés à venir. Ensuite, il va falloir passer au concret. Et vu ce qui s'est dit pendant la campagne, ça ne va pas être simple! Il va être très compliqué d'avoir une majorité qui inclue des partis francophones et la N-VA. Au niveau arithmétique, il est possible de former une majorité sans elle. Un arc-en-ciel aurait ainsi 76 sièges sur 150. C'est très juste pour gouverner Et politiquement, ça sera délicat. Les partis flamands risquent d'avoir du mal à rejeter dans l'opposition la N-VA et le Vlaams Belang alors que ces deux partis ont recueilli 46% des voix en Flandre.»
L'option d'un gouvernement avec la N-VA semble impossible, tout comme celle de s'en passer. La situation est sans issue?
«On est face à une équation qui semble insoluble. Mais même si la réalité arithmétique est compliquée, on peut imaginer que des solutions émergent. Par exemple, des partis pourraient accepter une solution temporaire, avec l'idée de retourner aux urnes après avoir ouvert des articles de la constitution à la révision; ou bien un gouvernement d'union nationale; ou encore que des partis francophones acceptent de gouverner avec la N-VA, vu la situation. Mais pour le moment, ces scénarios sont de la pure spéculation.»
Former un gouvernement n'est donc pas totalement impossible?
«Rien n'est impossible. La situation est complexe, mais il y a un moment ou tout le monde va se rendre compte qu'il faut bien trouver une solution.»
En Flandre, certains élus pensent à lever le cordon sanitaire, ce principe qui consiste à refuser par principe toute alliance avec l'extrême-droite. C'est envisageable?
«Cela me semble peu probable. La N-VA et le Vlaams Belang n'ont pas la majorité au Parlement flamand. Cela veut dire qu'il faudrait que deux partis acceptent de travailler avec l'extrême-droite. Cette perspective me semble difficile à accepter pour la N-VA, et impossible pour les autres partis. Cette issue me semble donc très peu probable.»
Extrême-gauche, extrême droite, même combat?
Dimanche soir, plusieurs élus MR se sont inquiétés sur les plateaux de télévision de la montée de deux extrêmes, l'extrême droite en Flandre, et l'extrême gauche en Wallonie. Est-il justifié d'établir un parallèle entre ces deux partis?
«Non, ça ne tient pas. Les forces à l'origine de la poussée du Vlaams Belang et du PTB ne sont pas les mêmes. Ces partis n'entretiennent pas le même rapport à la société, aux valeurs On peut trouver dans le discours du Vlaams Belang des propos tout à fait intolérables. Ça n'est pas le cas avec le PTB. On peut être en désaccord total avec les idées de ce parti, mais ses propos ne sont pas inacceptables dans une démocratie.»