Intempéries: «Les services de secours ont fait de leur mieux, mais ont manqué de moyens»

Les services de secours et la protection civile ont fait de leur mieux pour venir en aide aux citoyens durant les terribles inondations qui ont touché la Belgique, mais ont manqué de moyens et de coordination, dénonce jeudi dans un communiqué le Syndicat libre de la fonction publique (SLFP).

par
Belga
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Le plan de réforme consacré à la Protection civile en 2017 a réduit drastiquement les effectifs de secours spécialisés. Quatre casernes ont été fermées sur les six existantes auparavant. D’après les chiffres obtenus par le SLFP auprès du gouvernement fédéral, parmi les deux casernes restantes (basées à Brasschaat et à Crisnée), le nombre d’agents professionnels est passé de 513 à 224, soit une diminution de 289 agents auxquels devraient se rajouter toutefois 41 agents en cours de recrutement. Concernant les agents volontaires, les effectifs sont passés de 694 à 289 (soit une réduction de 405 volontaires).

Néanmoins, pour le SLFP, par la voix de son responsable Eric Labourdette, tout n’est pas à critiquer au sein de la réforme. «Tout n’a pas foiré, il faut arrêter de dire cela. La réforme a servi à quelque chose: une telle entraide entre les zones de secours du nord, du centre et du sud du pays, c’est une première, avec des pompiers venus d’Anvers, de Bruxelles, Courtrai. Mais bien sûr, il reste des choses à parfaire», réagit le syndicaliste.

Une analyse au plus vite

La priorité, selon le SLFP, est de dresser au plus vite une analyse des risques sur l’ensemble du territoire pour pouvoir dresser un schéma d’organisation opérationnel. «Dans un procès-verbal du SPF Intérieur datant du mois de juin, on apprenait qu’il restait encore 20% des zones ne disposant pas d’une analyse des risques. Or, sans ces données, nous travaillons à l’aveugle, et il est impossible de prévoir le matériel adéquat, par exemple des bateaux à turbines plus adaptés au sauvetage, ou le personnel nécessaire», explique Eric Labourdette.

De même, des efforts doivent encore être fournis sur la coordination des effectifs déployés en cas de catastrophe. «Il faut dresser un inventaire au niveau fédéral de l’ensemble du matériel dont dispose chaque zone de secours, ces dernières restant responsables des achats de matériel pour leur zone. Il faut également mieux coordonner les actions. Durant les inondations, on a entendu des pompiers flamands déployés à Liège se plaindre de n’avoir rien à y faire. Il faudrait nommer un coordinateur fédéral sur place dans des cas pareils», détaille encore le responsable du SLFP.

Conscient d’avoir plus de probabilités de revivre ce genre d’événements avec le réchauffement climatique, le SLFP appelle donc à mettre en pratique les déclarations politiques formulées par le passé: «La réforme de la Protection civile voulait mutualiser l’ensemble de nos forces, il faut maintenant veiller à bien le faire», conclut Eric Labourdette.