Journée de lutte pour les droits des femmes: des milliers de femmes manifestent à Bruxelles

Une manifestation nationale s’élancera ce mercredi à 18h00, depuis la place de l’Albertine à Bruxelles, pour revendiquer «une économie féministe, durable, soucieuse du bien-être de toutes et tous». L’an dernier, la Marche mondiale des femmes avait réuni près de 5.000 personnes.

par
Belga
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Cette manifestation viendra clôturer une journée d’actions, à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, marquée notamment par une grève féministe pour la cinquième année d’affilée mais également plusieurs actions menées dans tout le pays.

Égalités économiques

Cette année, le réseau mondial féministe de la Marche mondiale des femmes a décidé de mettre l’accent sur les violences économiques qui touchent les femmes, dans cette période de crise énergétique et du pouvoir d’achat. «Les femmes se retrouvent économiquement dépendantes de leur partenaire et en situation de précarité (en raison des) politiques économiques de l’État», dénonce l’organisme.

La Marche mondiale des femmes plaide notamment pour que les mesures prises face à la crise énergétique intègrent une dimension genrée afin qu’elles «bénéficient autant aux femmes qu’aux hommes» ainsi que «des mécanismes de financement publics (suffisants et pérennes)».

Quelles sont les revendications?

La manifestation nationale revendique aussi davantage de financement «pour des services publics de qualité» et davantage de services d’accueil des enfants et de personnes en situation de dépendance. Elle rejoint également le plaidoyer pour une augmentation du salaire minimum à 14 euros bruts de l’heure.

La dépénalisation de l’IVG, la fin de la culture du viol, le droit des femmes migrantes au travail et la solidarité féministe internationale font également partie des revendications de la Marche mondiale des femmes. La manifestation sera d’ailleurs l’occasion de montrer la solidarité des féministes belges envers les luttes d’autres femmes, notamment en Iran, en Afghanistan, au Pérou, en République démocratique du Congo…

Outre cette manifestation, la journée sera émaillée de diverses actions pour mettre la lutte pour les droits des femmes au-devant de la scène.

Quel est le programme?

À 8h45 s’élancera une tournée à vélo des lieux bruxellois de luttes féministes, depuis l’avenue de la Joyeuse. Cette action se déroule en mixité choisie, sans hommes cisgenres (c’est-à-dire qui s’identifie au genre masculin qui leur a été assigné à la naissance).

Une action est également prévue à 10h30 devant le tribunal des familles par les Mères Veilleuses et le Front des mères, pour «dénoncer les violences institutionnelles et particulièrement les institutions judiciaires». Une cérémonie mortuaire de la Convention d’Istanbul, texte visant à lutter contre les violences faites aux femmes, sera organisée.

Rendez-vous est également donné par le collectif des femmes iraniennes de 13h00 à 15h00 devant l’ambassade d’Iran, en solidarité avec les femmes et personnes LGBTQ «luttant pour le renversement révolutionnaire de la République islamique par le peuple iranien contre toutes sortes d’oppression et d’exploitation».

À 16h30, un rassemblement est prévu devant le commissariat de la rue Royale à Bruxelles, pour demander «justice pour Sourour», cette femme morte le 12 janvier dernier dans les locaux du commissariat.

Place de l’Albertine, un village féministe prendra place dès 15h30, lors duquel l’association Job Dignity lancera le mouvement #MetooHomeless, qui veut visibiliser les «souffrances des femmes sans abri et leur donner une voix». Une action syndicale commune à la CSC et à la FGTB se déroulera également de 14h00 à 15h30.

En Wallonie

Dans la région liégeoise, la CSC se rendra, pour exiger la fin de l’écart salarial, à 11h30 sur la place Jean Jaurès, à Herstal, un lieu choisi en clin d’œil au combat mené par les femmes de la FN en 1966. Les ouvrières avaient arrêté le travail pendant 12 semaines pour revendiquer un salaire égal à travail égal. Or, 57 ans plus tard, l’écart salarial s’élève, sans correction de la durée de travail, encore à 23,1% au détriment des femmes, un fossé qui révèle des inégalités profondes sur le marché du travail, les femmes travaillant plus souvent à temps partiel que les hommes.

À Namur, une manifestation s’élancera à 16h30 depuis la place des Armes et parcourra la ville pendant deux heures, pour revendiquer l’égalité salariale et dénoncer la division genrée du travail, qui place les femmes majoritairement dans des métiers peu valorisés financièrement. L’autonomie et autodétermination des corps, l’accès gratuit à l’avortement, la contraception masculine ou encore l’écoféminisme font également partie des revendications des militantes namuroises.

À Louvain-la-Neuve, un village associatif sera installé de 10h00 à 15h00 sur la Grand-Place de la ville pour sensibiliser aux violences sexistes et sexuelles. Une manifestation est également prévue à 13h00.

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