La douane contrainte de détruire 2.352 cannettes de bière

La douane belge a détruit plus de 2.000 canettes de bière venues des États-Unis. La raison est étonnante, il s’agit d’une simple mention.

par
Belga
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Le champagne n’aime pas les comparaisons. Alors quand un brasseur américain de renom tente d’introduire sur le marché européen un de ses produits maladroitement qualifié «The Champagne of Beers», ça ne pardonne pas. Les services de douanes belges ont ainsi fait détruire lundi 2.352 cannettes de bière portant cette mention, a annoncé dans un communiqué le Bureau du Champagne Benelux.

Unusage abusif du terme ’champagne’

Ces produits, à destination de l’Allemagne, ont été interceptés début février dans le port d’Anvers. «il s’agit d’un usage abusif du terme ’champagne’ qui contrevient à la législation européenne sur l’appellation d’origine protégée ’champagne’», a précisé mardi Grégoire Van den Ostende, directeur du Bureau du Champagne Benelux. Cette appellation d’origine implique notamment le respect d’une aire géographique délimitée et un cahier de charges strict renvoyant à un savoir-faire traditionnel, rappelle le Comité Champagne sur son site internet. La Miller High Life, enrichie de sa mention Champagne of Beers, peut par contre être commercialisée aux États-Unis qui ne reconnaissent pas la législation sur l’appellation d’origine du champagne.

Les bières détruites «dans le respect de l’environnement»

Les bières ont été détruites sur le site de l’entreprise Westlandia à Ypres (Flandre occidentale) «dans le plus grand respect des préoccupations environnementales en veillant à ce que l’ensemble du lot, contenu et contenant, soit recyclé de manière écoresponsable», certifie le Bureau du Champagne. Le destinataire des marchandises en Allemagne a été informé et n’a pas contesté cette décision. «Nous effectuons chaque année des milliers de contrôles sur les appellations d’origine contrôlée. (…) Le Comité Champagne participe à la formation de nos équipes et fournit des informations qui nous permettent d’identifier si des produits sont légitimes ou contrefaits», commente Kristian Vanderwaeren, administrateur général des Douanes et Accises.

Une première pour la bière

Les cas de ce genre sont assez rares. Grégoire Van den Ostende ajoute tout de même que deux types de vin effervescent ont déjà connu le même sort il y a une quinzaine d’années, l’un en provenance d’Arménie et l’autre des États-Unis. Il s’agirait d’une première pour la bière donc. Mais en Belgique également, le Bureau du Champagne reste attentif aux sorties des brasseurs. Certains d’entre eux ont déjà été recalés pour avoir associé «méthode champenoise» à l’une ou l’autre de leur bière. Les deux camps parviennent généralement à trouver un accord à l’amiable.

Quelques bières belges sont en effet élaborées selon un procédé proche de celui utilisé pour le champagne avec notamment une étape de dégorgement. Ces brasseurs ont renoncé à toute allusion «champagnisante» et ont opté pour la dénomination «bière brut». Mais à voir le prix de ces bouteilles, la présentation comme boisson apéritive, et le service en flûtes, certains semblent encore jouer la comparaison avec le mythique breuvage français.

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