«L’accueil des réfugiés ukrainiens est catastrophique», dénonce le délégué aux droits de l’enfant: «le risque d’exploitation des enfants est énorme!»

Le délégué général aux droits de l’enfant, Bernard De Vos, a dénoncé mercredi les conditions d’accueil en Belgique des familles et enfants fuyant le conflit en Ukraine.

par
Belga
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«L’accueil est catastrophique», a jugé M. De Vos à l’occasion de la présentation de son rapport annuel devant le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. «Les réfugiés sont contraints d’attendre dans le froid, avec des couvertures, sans toilettes jusqu’à hier. J’avais l’impression d’être dans une situation analogue à ce que j’ai vu la semaine passée à la frontière ukrainienne! Ce n’est pas raisonnable», a commenté le délégué général.

«Je me demande parfois si on ne devrait pas confier l’accueil des familles ukrainiennes aux organisateurs de Tomorrowland ou des grands festivals parce que, franchement, ils s’en sortent mieux que ce qui se passe maintenant…», a-t-il grincé.

Des enfants en danger

Selon lui, cette gestion chaotique de ces arrivées fait courir à ces réfugiés de grands risques d’exploitation. «Chaque exode constitue un danger pour les plus faibles, en particulier les femmes et les enfants. Le risque d’exploitation et d’abus sur les enfants est énorme!», a-t-il averti, en pointant la pression qui existe pour les adoptions mais aussi la «vente d’enfants pour les organes». «Ce sont des choses qui existent aujourd’hui!», a-t-il lancé devant les députés.

Pour lui, la solution à cette situation passe par des enregistrements systématiques des enfants à la frontière ukrainienne, suivis de transferts sécurisés vers les différents pays d’accueil.

M. De Vos s’est également dit «terriblement inquiet» quant aux conditions de scolarisation des enfants ukrainiens chez nous. «J’ai bien entendu (la ministre de l’Éducation) Caroline Désir dire que les DASPA (pour Dispositif d’Accueil et de Scolarisation des élèves Primo-Arrivants et Assimilés, ndlr) étaient là, mais c’est quand même négliger l’état actuel des DASPA!», a-t-il ironisé. «J’ai beaucoup d’acteurs de ce secteur-là qui viennent me dire: ‘on est complètement débordés!’, ‘on a des classes de 20 (élèves) alors qu’on doit en avoir des classes de huit ou dix’», a dénoncé le délégué général.

Or, si l’on veut réduire au mieux le risque de trauma psychologique auprès de ces enfants et adolescents réfugiés, il convient de tout faire pour les remettre au plus vite dans la vie sociale, dont l’école, a-t-il encore insisté.