Le port du masque ou les confinements n’ont pas fait baisser votre immunité face au retour des virus

Vous l’observez certainement autour de vous: les différents virus comme les rhumes et autres pharyngites sont en pleine recrudescence depuis plusieurs semaines. Certains prennent donc le raccourci de dire que le masque ou les confinements ont affaibli notre système immunitaire. C’est faux! Explications.

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Grâce au respect des gestes barrières et aux restrictions sanitaires ces derniers mois, nos systèmes immunitaires ont été assez peu exposés aux différents virus qui traînent à cette période de l’année. Et depuis que le gouvernement a sorti la Belgique de sa couveuse, on observe tout autour de nous des maladies en tous genres. Certains ont fait le raccourci de se dire que porter le masque et éviter les contacts sociaux avait affaibli notre système immunitaire, ce qui est faux.

La RTBF interrogeait le médecin généraliste Morgan Moucheron à ce sujet il y a un mois: « Le virus de la grippe mute chaque année. Donc c’est entre guillemets un nouveau virus de la grippe qu’on a chaque année. C’est pour ça qu’on fait annuellement de nouveaux vaccins. Donc non, je ne pense pas que l’immunité est plus basse à cause du port du masque. Je pense simplement qu’on avait une barrière efficace pour la transmission des virus, que ce soit la Covid ou les autres virus.»

Une réponse face au virus

Au final, le masque et l’absence de contacts sociaux nous protégeaient contre les virus qui se transmettent par voie aérienne, ce qui ne veut pas dire que notre système immunitaire est plus faible. Sophie Lucas, immunologue à l’UCLouvain, explique à nos confrères de la RTBF: «Quand on est infecté par l’un ou l’autre virus à un moment donné, on monte une réponse immunitaire contre ce virus pendant qu’on fait l’infection, et la réponse immunitaire spécifique que nous développons nous empêche de refaire une infection par le même virus dans les semaines ou mois qui suivent. On monte donc des réponses immunitaires protectrices au fur et à mesure où on rencontre les différents virus.»

« On n’a donc pas développé des réponses immunitaires spécifiques contre chacun de ces virus au fur et à mesure, puisqu’on y était moins exposé, et qu’on se faisait donc aussi moins infecter. D’ailleurs, la plupart d’entre nous ont constaté qu’on a fait beaucoup moins de rhumes, ou d’infections respiratoires, pendant toutes les périodes de confinement et de port du masque; idem pour l’épidémie de grippe de l’hiver 2020-2021, quasi inexistante», poursuit-elle.

Lorsqu’on est en contact avec un virus, notre système immunitaire passe quoiqu’il arrive à l’action, même s’il ne reconnaît plus le virus de la même façon. Cela provoque la création de symptômes comme la fièvre ou les inflammations, ce qui est en fait un signe que notre organisme se défend très bien contre le virus.

Y aller plus progressivement

Et pour éviter de se retrouver avec une société malade, Sophie Lucas recommande de laisser tomber le masque plus progressivement à l’avenir: « La seule manière d’éviter ce type de rebond qu’on observe ces temps-ci, c’est sans doute de laisser tomber les mesures de distanciation sociale et le port du masque moins brutalement. D’ailleurs, continuer à porter un masque dans les transports en commun pendant les épidémies de grippe ou d’autres infections hivernales est sans doute un comportement que nous aurions avantage à garder à l’avenir (en tout cas, s’isoler ou porter le masque quand nous avons des symptômes, et que l’on est donc particulièrement à risque de contaminer les autres)»