Les personnes les plus riches sont-elles en meilleure santé que les plus pauvres?

Les personnes qui vivent dans des quartiers pauvres ont plus de risque de développer des maladies chroniques. Toutefois, elles se rendent plus facilement à l’hôpital.

par
Belga
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Plus le revenu médian d’un quartier est bas et plus l’état de santé de ses habitants est mauvais, selon l’un des principaux constats tirés par la Mutualité chrétienne (MC).

Plus susceptibles de mourir

Les résultats de cette étude montrent que les personnes vivant dans les quartiers pauvres sont 1,8 fois (80%) plus susceptibles de mourir dans l’année (toutes causes confondues) que celles vivant dans les quartiers les plus riches. Les personnes qui vivent dans des quartiers pauvres ont en outre un risque plus élevé de développer diverses maladies chroniques et ont donc un état de santé général moins bon.

«Par exemple, les résidents des quartiers les plus pauvres ont un risque accru de 51% de souffrir du diabète que les résidents des quartiers les plus riches», illustre la MC.

Pourquoi? Ces constats s’expliquent notamment par le fait que les personnes vivant dans les quartiers les plus pauvres sont plus susceptibles de reporter les soins de santé préventifs, comme une visite chez le dentiste.

Plus de soins hospitaliers

En revanche, lorsqu’il s’agit de soins hospitaliers, la MC remarque que le recours augmente lorsque le revenu diminue. Les habitants des quartiers les plus pauvres ont ainsi un risque accru de 23% d’être admis dans un hôpital et de 39% de se retrouver aux urgences que les habitants des quartiers les plus riches.

Plus de thérapies psychiatriques

L’étude note aussi de «grandes différences» dans les soins de santé mentale: les personnes avec de faibles revenus vont davantage chez le psychiatre, dont les soins sont plus accessibles financièrement, alors que les personnes avec les revenus plus élevés se rendent davantage chez le psychologue. En outre, plus le quartier dans lequel on vit est pauvre, plus le risque d’utiliser des antidépresseurs (26% de plus que dans les quartiers les plus riches) ou des antipsychotiques (160% de plus) est élevé, de même que le risque d’hospitalisation psychiatrique (2,8 fois plus élevé dans les quartiers les plus pauvres que dans les plus riches).

Accès aux soins de santé difficiles

«Nous constatons que les personnes économiquement vulnérables ont plus de difficultés à accéder aux soins de santé mentale», poursuit la MC.

La Mutualité chrétienne préconise que le gouvernement fédéral mette en place une méthodologie pour lutter contre les inégalités de santé en proposant des «objectifs de santé publique mesurables à atteindre (SMART)».

La MC suggère aussi de réfléchir à l’accessibilité financière des soins de santé et de mettre en place une politique de santé davantage liée aux revenus des patients, avec davantage d’étapes pour le remboursement et l’accompagnement.

Enfin, la MC plaide pour une «approche globale de la santé dans toutes les politiques en veillant avant tout à ce que chacun ait les moyens de satisfaire ses besoins fondamentaux (logement, nourriture, chauffage, soins de santé).» «La santé doit donc être envisagée de manière très large et non réduite à un seul domaine de compétence. La question de l’impact sur la santé devrait être décisive dans toute politique publique et quel que soit le domaine de compétence», conclut la Mutualité chrétienne.

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