Marc Van Ranst acquitté

Le tribunal correctionnel de Malines a acquitté jeudi Marc Van Ranst. Le virologue comparaissait pour diffamation à la demande de Willem Engel, un Néerlandais connu pour son scepticisme envers le coronavirus et les vaccins anti-Covid.

par
Belga
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Willem Engel reprochait à Marc Van Ranst de l’avoir qualifié d’escroc, de négationniste du virus et d’extrémiste, sur Twitter et dans la presse. Le bouillant virologue flamand avait notamment mis en doute les compétences scientifiques de Willem Engel. Ce dernier estimait que cela lui avait porté préjudice, l’avait exposé au mépris public et que de tels propos sortaient du champ de la liberté d’expression.

Le procureur avait estimé que la qualification correcte des échanges entre les deux hommes était plutôt de l’ordre de «l’insulte», une analyse que le tribunal a suivie.

M. Engel avait déposé une citation directe au tribunal afin que la justice définisse clairement là où le droit d’expression s’arrête et qu’elle ordonne une expertise afin de déterminer si Marc Van Ranst était bel et bien sain d’esprit. «La manière dont il se déchaîne parfois est hallucinante», avait notamment déclaré M. Engel.

«Je suis victime depuis plusieurs mois d’une campagne d’intimidation et de menaces provenant de partisans du (groupe militant néerlandais coronasceptique et de son pendant belge, NDLR) Viruswaanzin.be/Viruswaarheid.nl et de militants d’extrême droite», s’était défendu Marc Van Ranst.

«Les déclarations que j’aurais faites sont, selon Engel, inextricablement liées au prétendu délit de presse pour lequel j’ai précédemment dû comparaitre. J’estime qu’il s’agit de la liberté d’expression. Cet homme proclame des choses dangereuses pour la santé. Il est de mon devoir, en tant que médecin, d’y répondre. Lui-même ne recule pas devant le langage calomnieux et est devenu une personne publique, qui doit être capable de faire face à une certaine opposition», a indiqué le virologue.

Des dommages et intérêts

Le professeur a demandé aux juges de condamner Engel lui-même pour procédure téméraire ou vexatoire. «Les assignations en série traduisent une certaine malveillance. Ils ne sont clairement pas là pour protéger leurs propres droits, mais pour me provoquer. Ils voient en moi la source de tous les maux pour toutes les décisions prises par les autorités afin de contenir la propagation du virus.» Marc Van Ranst a réclamé 7.000 € de dommages et intérêt. Une requête que le tribunal a partiellement acceptée, M. Engel ayant été condamné à verser à Van Ranst une indemnité de 4.000 €.

Marc Van Ranst a exprimé sa satisfaction à l’issue du jugement. «Je suis particulièrement heureux que les juges m’aient suivi et m’aient accordé des dommages et intérêts», a-t-il déclaré. «Cela m’a coûté énormément de temps, c’est bien qu’un signal soit donné. Vous ne pouvez tout simplement pas lancer une citation directe contre quoi que ce soit car cela peut être lourd de conséquences. Et dès à présent, place à la concentration maximale sur la virologie», a conclu Van Ranst.