Qu’attendre du comité de concertation de ce mercredi alors que le variant Omicron progresse?

Les différents gouvernements du pays se retrouveront ce mercredi à 14h autour du Premier ministre Alexander De Croo pour un nouveau comité de concertation consacré à la situation sanitaire. Celle-ci s’améliore si on la compare aux semaines passées mais l’impression pourrait être trompeuse car un nouveau variant -l’Omicron- de la covid-19 pourrait bouleverser la situation.

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Le variant Delta a fait courir à la Belgique un nouveau risque de saturation des soins de santé. Il a fallu trois réunions du comité de concertation en trois semaines pour qu’une série de mesures soient prises afin d’endiguer la menace. Les discothèques ont à nouveau tiré le volet, l’Horeca doit fermer à 23h, le masque est de rigueur à partir de 6 ans,etc.

De nouvelles restrictions mais pas de confinement

L’heure ne semble pas au relâchement même si, à l’approche des fêtes, certains ont réclamé des assouplissements, par exemple une fermeture au-delà de 23h dans l’Horeca le jour des réveillons. L’Union des Classes Moyennes (UCM) l’a rappelé encore mardi dans un plaidoyer partagé par le ministre des Indépendants, David Clarinval. Pourtant, selon des fuites dans les médias, les experts qui conseillent les autorités préconisent plutôt des restrictions supplémentaires. Il est question de fermeture dans l’Horeca à 20h, du retour de la bulle sociale en limitant à deux ou trois ménages les convives aux repas de fête, de faire ses courses seul, d’annuler les événements de masse, de limiter la capacité des transports publics à 50% ou encore d’imposer le télétravail à 100%.

«Lors du comité de concertation de mercredi, on devra prendre des mesures supplémentaires», a annoncé hier le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke, en commission à la Chambre, sans donner plus de précision sur les mesures envisagées. Lundi, il avait déjà plaidé en faveur de l’instauration de «mesures supplémentaires» pour permettre la réouverture des écoles après les vacances de fin d’année.

En Europe, plusieurs pays durcissent leur dispositif, en particulier les Pays-Bas voisins qui s’engagent dans un nouveau confinement. En Belgique, une telle mesure n’est pas à l’ordre du jour, ont assuré ces derniers jours plusieurs dirigeants politiques, dont la ministre wallonne de la Santé, Christie Morreale.

Habituellement partisan de la ligne dure, le virologue Marc Van Ranst l’a également écartée. «La situation dans notre pays est meilleure qu’aux Pays-Bas. Nous sommes plus loin en matière de doses de rappel du vaccin et nous avons moins de lits occupés en soins intensifs», a-t-il expliqué lundi à l’issue d’une réunion des experts.

Des autotests gratuits?

Le vice-Premier ministre Ecolo Georges Gilkinet devrait à nouveau défendre la gratuité ou l’accessibilité des autotests, a-t-il indiqué hier. «Nous devons considérer la gratuité des autotests comme un investissement permettant de contenir le virus et de soulager la pression sur les hôpitaux», affirme M. Gilkinet dans Le Soir, remettant à l’agenda une demande déjà formulée avant le Comité de concertation du 26 novembre dernier.

Sur Twitter, il évoque des autotests «accessibles ou gratuits». «Cette mesure a un coût, mais permettra aussi de réaliser des économies importantes. Donner à chacun la possibilité de s’autotester, c’est aider à garder les écoles ouvertes, aider à maintenir le secteur culturel, l’économie et l’Horeca en activité. Et freiner la pandémie», a-t-il plaidé.

Le CST transformé?

Le ministre fédéral de la Santé Frank Vandenbroucke souhaiterait transformer le Covid Safe Ticket pour qu’il ne soit octroyé qu’aux personnes en ordre de vaccination, et non plus aux détenteurs d’un test Covid négatif. Le Comité consultatif de bioéthique de Belgique (CCB) a rendu un avis négatif hier sur la question, à la demande de Franck Vandenbroucke.

Le Comité conclut que la mise en place d’une campagne de vaccination obligatoire n’est «acceptable» que si trois conditions cumulatives sont remplies: la vaccination obligatoire doit être nécessaire pour mettre en place une stratégie globale de protection, plusieurs incertitudes scientifiques doivent être levées et une loi devra être votée après débat au parlement. «Le Comité estime que ces trois conditions ne sont pour le moment pas réunies», a précisé Virginie Pirard, coprésidente francophone de la commission vaccination du CCB