«Scientifiquement, la vaccination obligatoire est logique», assure Muriel Moser

Invitée sur les ondes de DH Radio ce jeudi matin, l’immunologue de l’ULB Muriel Moser est revenue sur la nécessité de la dose booster face au coronavirus, et en particulier contre le variant omicron.

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Mercredi soir, les autorités ont décidé de raccourcir le délai d’administration de la dose «booster», passant de six à quatre mois. Une dose booster qui est d’autant plus nécessaire avec l’arrivée du variant omicron sur notre territoire, estime Muriel Moser. «On sait qu’Omicron sera majoritaire en Belgique fin janvier, début février», rappelle-t-elle au micro de Maxime Binet. «On sait qu’il y aura beaucoup plus de cas d’infection, donc, plus d’hospitalisations.»

D’après les premières études, Omicron pourrait être moins pathogène, explique la spécialiste des vaccins. En revanche, «Omicron se réplique fortement et est très infectieux. On sait qu’il a énormément de mutations: 32 dans cette fameuse protéine Spike, porte d’entrée du virus dans nos cellules. C’est pour cela qu’il se transmet plus facilement.» Or, alors que ce variant hyper infectieux se propage en Belgique, la protection contre l’infection liée aux vaccins, elle, diminue.

Deux mécanismes immunitaires

«On sait que la capacité de neutraliser le variant, de protéger contre les infections est diminuée. Mais on sait aussi qu’après une troisième dose, cette protection repart à la hausse», souligne l’immunologue de l’ULB. «La bonne nouvelle, c’est que le deuxième mécanisme immunitaire, que sont les lymphocytes T tueurs (qui tuent les cellules déjà infectées) sont très peu sensibles aux mutations de l’Omicron. Ils devraient être aussi efficaces contre l’Omicron que contre le delta.»

En résumé, «on a une diminution de la protection due aux anticorps, mais la protection due aux cellules tueuses, elle, reste extrêmement élevée. Ce qui veut dire que les vaccins actuels devraient nous protéger efficacement contre l’Omicron».

95% de protection avec le booster

Quant à la vaccination obligatoire, pourrait-elle être une arme efficace face à ces variants? «L’idéal serait que 90% soit vaccinée et ce n’est pas le cas: on plafonne à 75%. La vaccination obligatoire, bien sûr, scientifiquement ce serait tout à fait logique», tranche Muriel Moser. «On sait très bien que la vaccination protège contre la maladie grave, contre les hospitalisations. C’est une très bonne protection. Si la protection contre l’infection a diminué, la protection contre l’hospitalisation reste très élevée.» Par ailleurs, précise l’experte, la dose booster a démontré son efficacité en Israël: cette protection contre les hospitalisations remonte à 95%.