Semaine de quatre jours, droit à la déconnexion: enfin un accord définitif sur le «deal pour l’emploi»

La semaine de travail de quatre jours va enfin devenir une réalité en Belgique. Et pour les travailleurs qui opteront pour cette nouvelle formule, les heures sup’ seront interdites.

par
Belga
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Le gouvernement s’est accordé vendredi définitivement sur le «deal pour l’emploi». Cet ensemble de mesures vise à adapter plusieurs règles organisant le travail en Belgique aux réalités d’aujourd’hui et à contribuer à atteindre l’objectif d’un taux d’emploi de 80% en 2030, ont rappelé de concert le Premier ministre, Alexander De Croo, et les ministres du Travail et des Indépendants, Pierre-Yves Dermagne et David Clarinval.

Un quatre jours/semaine flexible

Parmi les mesures importantes figure la possibilité pour un travailleur de prester quatre fois dix heures par semaine et de bénéficier donc d’un jour de repos supplémentaire ou de réduire son temps de travail pendant une semaine et de l’augmenter la semaine qui suit afin de mieux s’adapter, par exemple, à la garde alternée d’enfants.

«Pour la première fois, des mesures de flexibilité s’adaptent aux besoins des travailleurs et ne sont pas imposées par l’employeur», a souligné M. Dermagne.

Déconnexion et formation

Un droit à la déconnexion sera instauré dans le secteur privé après avoir déjà été mis en œuvre dans le secteur public. Les travailleurs bénéficieront d’un droit individuel à la formation de cinq jours. Des mesures seront prises pour renforcer leur employabilité, par exemple en suivant un trajet de transition dans une autre entreprise ou des formations durant leur préavis en cas de perte d’emploi.

Des cadres adaptés aux nouveaux métiers

Les travailleurs de plateforme (Uber, Deliveroo, etc.) bénéficieront d’office d’une couverture accidents du travail, qu’ils soient indépendants ou salariés, à charge de la plateforme. Les travailleurs à temps partiel variable verront également leur situation s’améliorer en recevant leurs horaires plus tôt.

Dans le secteur du commerce électronique, où la concurrence avec les Pays-Bas est forte, le système mis en place sous la législature est pérennisé. Il repose sur la conclusion d’une convention collective de travail permettant le travail de soirée et de nuit. Des expérience-pilotes pourront également être menées pour le travail de soirée en impliquant la délégation syndicale de l’entreprise au lancement du projet et dans son évaluation.

Heures sup’ interdites

Le «deal» avait fait l’objet d’un accord en première lecture en février. Les avant-projets de loi avaient été soumis aux partenaires sociaux mais les syndicats et les organisations patronales n’avaient pu s’accorder sur un avis unanime. Certaines dispositions ont été adaptées sur la base des remarques formulées par les uns et les autres. Les cinq jours de formation seront ainsi comptabilisés en heures et non en journées. Les heures supplémentaires seront interdites pour les travailleurs qui optent pour la semaine de 4X10 heures ou pendant la semaine où ils réduisent leur temps de travail. Pour ce qui est des travailleurs de plateforme, ils peuvent exercer soit comme indépendants, soit comme salariés. Le ministre veut toutefois éviter les faux indépendants, qui ne travailleraient en fait que pour une plateforme dans ce qui s’apparente à un lien de subordination. Le rôle et les procédures de la Commission «relations de travail» du SPF Sécurité sociale seront revus afin de rendre cet organe plus opérationnel.