La cyberintimidation touche un travailleur sur dix

Selon une enquête menée par Indeed, un employé sur dix dit avoir été victime d’intimidation au travail depuis le début de la crise sanitaire. L’intimidation entre collègues se pratique de plus en plus en ligne via les réseaux sociaux, les messageries électroniques et les applications de chat.

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Rédaction
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En février dernier, Indeed a mené une enquête sur les expériences de (cyber)intimidation auprès de 1.000 employés belges. Le site d’offres d’emploi a étudié comment le télétravail et les contacts essentiellement digitaux entre collègues influent sur leurs relations. En particulier en ce qui concerne les comportements d’intimidation. La moitié des 1.000 employés interrogés pensent que depuis la crise du coronavirus, une plus grande distance entre collègues s’est instaurée et que l’esprit d’équipe s’est détérioré.

Selon 30% des employés, le fait que nous soyons beaucoup plus en contact avec nos collègues par voie digitale a réduit les commérages et les brimades. Mais pour un peu plus de 50% des employés, cette distanciation n’a pas eu d’impact et ils expriment leur mécontentement à l’égard de leurs collègues aussi souvent qu’avant.

60% des brimades sont digitales

Un travailleur sur dix dit avoir été victime d’intimidation au travail depuis le début de la pandémie (14% des hommes et 8% des femmes). Dans 60% des cas, les brimades ont eu lieu par voie digitale: par courrier électronique, dans les chats sur Teams, dans les messages WhatsApp ou sur les réseaux sociaux. Ce qui signifie que les brimades physiques ou psychiques se sont produites en ‘présentiel’ dans 40% des cas. Avant la pandémie, le rapport était inverse: près de 60% des brimades se produisaient en ‘présentiel’ au travail.

Par ailleurs, 27% des travailleurs – en particulier les hommes et les jeunes employés en télétravail – déclarent qu’ils expriment plus souvent qu’avant la pandémie leur mécontentement ou leur frustration à l’égard d’un collègue via un message sur WhatsApp, un e-mail ou un appel vidéo. Environ 15% des travailleurs disent avoir déjà été témoins de commérages sur des collègues auprès de leur supérieur hiérarchique ou dans un groupe privé sur WhatsApp ou dans un chat.

Et maintenant?

«Les comportements d’intimidation dans le cadre professionnel ont augmenté; une évolution regrettable qui devrait faire réfléchir les employés, mais aussi les employeurs. Pouvons-nous mettre cette évolution entièrement sur le dos du coronavirus qui serait responsable du télétravail et de la digitalisation accrus et de la dégradation des relations entre collègues? Il sera intéressant de voir quel sera l’impact du «retour ensemble au bureau». Les employeurs sont-ils conscients de cette problématique? Et que peuvent-ils faire? Peut-être envisager une politique plus active pour contrer les brimades et intimidations au travail?», se demande Arjan Vissers, responsable de la stratégie chez Indeed.