Parler ouvertement de son salaire: bonne ou mauvaise idée?

Parler de salaire reste un sujet délicat pour de nombreux employés belges. Telle est la conclusion d’une récente enquête menée par le spécialiste du recrutement Robert Half.

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Rédaction en ligne
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Peu de sujets sont aussi tabous sur le lieu de travail que le montant perçu chaque mois sur son compte en banque. En effet, plus de 4 employés belges sur 10 ont encore du mal à dévoiler le montant de leur salaire à leurs collègues. Ils trouvent que ce n’est pas professionnel (26%), pensent que cela pourrait entraîner de la jalousie (29%), ou ne se sentent tout simplement pas à l’aise avec le fait d’en parler ouvertement (26%). Les femmes (46%) sont également beaucoup plus réticentes à en parler que les hommes (41,3%). C’est ce qu’il ressort d’une enquête en ligne menée par le bureau d’études iVOX pour le compte de Robert Half avec un panel de 1.000 travailleurs belges, représentatifs pour la langue, le sexe, l’âge et le diplôme.

Parmi ceux qui parlent de leur salaire avec leurs collègues, 33% ne le font pas de manière concrète. Par exemple, ils ne disent pas exactement combien ils gagnent mais ils donnent une certaine indication. Seul un employé sur quatre (24%) déclare que ses collègues les plus proches connaissent exactement le montant de son salaire.

De moins en moins tabou

Il semblerait toutefois que le tabou soit en train de disparaître, notamment parmi la jeune génération de travailleurs. Ils se montrent en effet moins réservés et mesurent les avantages d’en parler de manière transparente. L’étude indique que 62,4% des employés belges de moins de 34 ans parlent ouvertement de leur salaire avec leurs collègues. Parmi eux, 1 personne sur 4 révèle précisément combien elle gagne.

«Nous avons, nous aussi, remarqué que les jeunes employés ne voyaient aucun inconvénient à parler de ce qui figure sur leur fiche de paie. On peut alors se demander s’il s’agit d’un phénomène de société où la tendance à parler plus ouvertement des salaires se généralise dans toutes les tranches d’âge, ou bien si cette tendance est plutôt liée à l’âge? C’est une piste de réflexion intéressante, mais difficile à prévoir pour le moment.», commente Joël Poilvache, Directeur de Robert Half.

Bonne ou mauvaise idée?

«Bien que nous remarquions que la jeune génération est plus ouverte à la discussion autour de son salaire, cela reste un sujet sensible. Cela peut conduire à des malentendus et à des frustrations car il n’y a tout simplement pas de contexte. Au lieu d’en discuter avec vos collègues, il est préférable d’avoir une conversation ouverte et constructive avec votre responsable ou les ressources humaines. Ils sont capables d’encadrer les salaires et de vous donner du recul. En tout état de cause, une politique salariale claire et équitable est essentielle dans chaque entreprise – certainement sur le marché actuel – et une rémunération correcte et égale entre tous les employés sur la base de critères objectifs est primordiale pour atteindre cette équité.», conclut Joël Poilvache.