Pourquoi faire ses courses en France revient moins cher

C’est un bon plan dont de nombreux Belges ont déjà l’habitude de profiter: aller faire ses courses en France revient généralement moins cher. Quels produits sont plus avantageux de l’autre côté de la frontière? À quel point? Et comment expliquer ces différences? Metro fait le point.

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Parcourir quelques kilomètres de plus pour économiser un petit paquet de billets: trois Belges sur dix ont l’habitude de traverser la frontière pour faire leurs achats et revenir avec le coffre bien rempli. Et la majorité de ces achats transfrontaliers sont réalisés chez nos voisins français. Une tendance qui est d’ailleurs à la hausse ces dernières années.

Quelle différence?

Même si l’inflation se fait sentir de part et d’autre de la frontière, le coût du caddie français augmente tout de même moins vite que celui du panier belge.

C’est ce qu’ont pu constater nos confrères de Sudinfo, après avoir réalisé une étude comparative entre deux Intermarché, l’un situé à Namur, et l’autre à Givet, en France. Le même caddie est passé en caisse une première fois en septembre 2022, un second à la fin du mois de mars de cette année. Résultat: pour les mêmes produits, le ticket de caisse a augmenté de moins de 2 euros en France, quand il a augmenté de 6 euros chez nous.

Si traverser la frontière faisait gagner 20€ à l’automne dernier, ce sont désormais 24€ d’économisés sur ce panier type.

Pourquoi?

Des différences de prix qui s’expliquent principalement par les taxes et accises en vigueur chez nous. Les accises sur les boissons (alcoolisées ou non) notamment, ou encore les taxes sur les emballages qui pèsent sur les fabricants, les taxes déchets (qui pourraient encore augmenter)… Toutes ces taxes s’accumulent et font que les supermarchés belges doivent fixer des prix plus élevés que chez nos voisins.

De plus, l’écart pourrait encore se creuser en raison du projet de réforme fiscale, qui entend faire passer la TVA de 6 à 9% sur l’alimentation et les boissons non alcoolisées, à l’exception des fruits et légumes qui seront à 0% de TVA.

Quelles évolutions?

Et faire ses courses en France devrait rester intéressant dans les prochains mois. D’abord grâce au «panier anti-inflation» que les enseignes françaises se sont engagées à proposer à leurs clients. À savoir un ensemble de produits de base (alimentation, hygiène, articles pour bébé, pour animaux…), garantis au meilleur rapport qualité-prix. Ensuite, grâce au «trimestre anti-inflation»: jusqu’en juin, plusieurs supermarchés ont garanti qu’ils ne feraient pas monter les prix sur une sélection de plusieurs produits.

Car si on s’attend à une hausse des prix pour de nombreuses marques, les enseignes s’apprêtent à contrebalancer en maintenant les produits des marques distributeur à des prix ultra-compétitifs. De quoi convaincre les consommateurs, français mais aussi belges, de pousser leurs portes plutôt que d’aller ailleurs.

Pourquoi le prix des aliments baisse, mais pas celui du ticket de caisse?

C’est une bonne nouvelle: après un pic d’inflation, les prix des produits alimentaires s’affichent (enfin!) à la baisse au niveau mondial. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les prix des denrées alimentaires en mars 2023 étaient 20,5% inférieurs à ceux de mars 2022. Parmi les produits qui ont vu leur prix baisser, on retrouve des céréales, des huiles végétales et des produits laitiers. Pourtant, on ne ressent pas ces baisses de prix sur notre ticket de caisse.

Comment l’expliquer? En réalité, les produits alimentaires font, la plupart du temps, l’objet de contrats annuels. Le prix affiché aujourd’hui en magasin a donc été fixé l’année dernière, en étant déterminé par les coûts des ingrédients, d’emballage, d’énergie et de main d’œuvre d’alors. Autant d’éléments dont les prix ont explosé en 2022. Voici pourquoi on ne remarque pas de baisse des prix sur nos achats aujourd’hui.

Peut-on dès lors s’attendre à une baisse des prix d’ici quelques mois? Ne nous réjouissons pas trop vite. Selon les experts, si l’on peut espérer une stabilisation des prix au cours du second semestre 2023, nous ne reviendrons pas aux prix «bas» de 2021. En cause: les prix de l’énergie et les coûts salariaux qui restent élevés. Pas de chute des prix à l’horizon donc, mais pas (trop) d’augmentation non plus. Et aujourd’hui, c’est déjà ça de pris!

Faire de bonnes affaires aux French Days

Pas envie d’attendre les soldes pour faire de bonnes affaires? Rendez-vous aux «French Days». Le concept: proposer un «lack Friday» de printemps et à la française, dans une période de creux pour les commerces. Ces «French Days», ce sont donc une semaine avec des milliers d’articles en promotion: high-tech, électro, maison, mode, jardin, sport… Plus de 200 boutiques participent, dont les six enseignes initiatrices de l’événement: Boulanger, Cdiscount, Fnac Darty, La Redoute, Rue du Commerce et Showroomprivé. C’est l’occasion pour tous les Begles, frontaliers ou non, de profiter de bons prix car l’action se déroule en magasin mais aussi en ligne. Alors à vos agendas: les French Days se tiendront du mercredi 3 mai (07h00) au mardi 9 mai 2023 (23h59). Il est donc temps de lancer vos missions de repérages de comparaison des prix!

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