Voici pourquoi les prix des denrées alimentaires baissent mais pas notre ticket de caisse

Tu l’as peut-être remarqué, au niveau mondial, les prix des denrées alimentaires baissent fortement (et heureusement). Pourtant, on ne voit pas vraiment la différence à la caisse. On paie à peine quelques centimes en moins par rapport au mois passé. Mais comment expliquer ces différences ?

par
C.D
Temps de lecture 3 min.

L’inflation a vu augmenter le prix de nombreuses matières premières. Si ces hausses se font toujours sentir aujourd’hui, on va vers une diminution ! Pour te donner une idée, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les prix des denrées alimentaires en mars de cette année étaient 20,5% inférieurs à ceux de mars 2022. Parmi les produits qui ont vu leur prix baisser, on retrouve des céréales, des huiles végétales et des produits laitiers. La farine est, par exemple, moins chère qu’il y a un an. C’est donc très positif. Oui, mais pourtant on ne ressent pas vraiment ces baisses de prix sur notre ticket de caisse. Metro t’explique pourquoi.

Des contrats à l’année

Si tu ne le savais pas, les produits alimentaires font souvent l’objet de contrats annuels. C’est ce qu’explique l’économiste Carole Dembour à nos confrères de Het Laaste Nieuws. «Chaque année, les prix sont renégociés. Le prix que vous payez aujourd’hui au magasin a été fixé à la fin de l’année dernière, sur la base des prix en vigueur l’année précédente.» Ces prix sont déterminés par les ingrédients, les coûts d’emballage, l’énergie et la main-d’œuvre. Et on ne te l’apprend pas: le prix de ces éléments a explosé. Le gaz reste plus cher qu’il y a deux ans tout comme les bocaux en verre par exemple.

Des diminutions de prix inégales

Le prix de certains aliments a fortement diminué mais ce n’est pas le cas de tous. «Le sucre, la viande, les produits agricoles et du jardin ne suivent pas la même tendance à la baisse», explique l’économiste. Un exemple: le sucre. Son prix est historiquement élevé et a augmenté de plus de 12% en un mois. Qu’est-ce qui explique ces variations ? La logique de l’offre et de la demande. «L’offre de ces catégories de produits alimentaires (sucre, viande, produits du jardin et agricoles) est actuellement plus faible en raison de facteurs climatiques. Beaucoup de récoltes ont souffert, ce qui engendre une moindre production de sucre, par exemple.», explique Carole Dembour. Ainsi, les prix de ces aliments sont plus élevés. L’économiste avertit même d’une augmentation probable du prix d’aliments fabriqué avec ces matières premières. «Le sucre est une matière première que l’on retrouve dans de nombreux aliments transformés. Les sodas deviendront probablement encore plus chers.»

Vers une stabilisation des prix ?

«Il y aura peut-être une stabilisation des prix au cours du second semestre de cette année, mais le retour à des prix alimentaires bas n’aura pas lieu», éclaire l’économiste. L’énergie et les coûts salariaux restent en effet élevés. De plus, nombre d’entreprises ont dû absorber les augmentations de prix invisibles de ces deux dernières années et ne peuvent pas se permettre de baisser leurs prix. On ne reverra sûrement pas les prix d’il y a deux ans. Il faut si faire.

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