Bien-être au travail: votre entreprise pratique-t-elle le «wellbeing washing»?

À l’instar du «greenwashing» le «wellbeing washing» consiste à prétendre que l’on se soucie d’une problématique sans pour autant faire quoique ce soit pour y remédier. En l’occurrence, il s’agit du bien-être au travail. Voici comment savoir si votre entreprise pratique ce «wellbeing washing» et comment y remédier.

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(or)
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On l’a vu ces dernières années, avec l’explosion du nombre de burn-out, la santé mentale est en enjeu essentiel (aussi) dans le monde du travail. Pourtant, certaines entreprises n’y accordent de l’importance… qu’en apparence.

C’est quoi exactement le «wellbeing washing»?

Parler, mais sans agir. Donner l’illusion à l’extérieur que l’on se préoccupe du bien-être de ses employés, mais sans mettre quoique ce soit de concret ou tangible en place pour effectivement prendre soin de leur santé mentale. Voici comment on pourrait définir le «wellbeing washing» (ou «wellness washing»).

Selon un sondage réalisé début d’année au Royaume-Uni, une entreprise sur deux pratiquerait le wellbeing washing. Et celui-ci peut prendre plusieurs formes.

Quelles sont les techniques?

Dans les colonnes du Metro UK, Bex Spiller, consultante en bien-être au travail et fondatrice de «The Anti-Burnout Club», donne quelques exemples d’agissements qui relèvent du wellbeing washing.

-> Organiser un séminaire sur la santé mentale… pendant la pause déjeuner.

-> Mettre en place des «activités bien-être»… sans dégager du temps aux employés – surchargés – pour en profiter.

-> Lancer des cours de yoga ou installer des bulles de siestes… sans réduire le stress quotidien et la pression à laquelle sont soumis les travailleurs.

«Cela peut aussi être le fait de ne pas prévoir assez de congés en cas de problèmes liés à la santé mentale, de poser des charges de travail irréalistes qui vont engendrer beaucoup de stress, ou encore de favoriser la culture du présentéisme, où les employés finissent par avoir peur lorsqu’ils prennent un break pour se reposer», énumère la consultante.

Quels sont les dangers?

«Le wellbeing washing est dangereux parce qu’il n’améliore pas réellement le bien-être des employés au bureau. En fait, il a même plutôt l’effet inverse», pointe-t-elle.

-> Des effets néfastes sur les travailleurs : ils se sentent stressés, dépassés, mis sous pression. Ils peuvent finir par s’épuiser et souffrir de problèmes de santé physique et mentale à long terme.

-> Des impacts pour les entreprises : à force, ses collaborateurs perdent confiance. S’ils ne se sentent pas écoutés, cela peut entraîner une baisse de la productivité et une augmentation des taux de maladie et de rotation du personnel. Tout cela pouvant alors avoir un impact sur les résultats d’entreprise…

Que faire?

Si vous pensez que votre boîte pratiquewellbeing washing, la meilleure solution est d’en parler directement aux RH ou au management. «Soyez honnête et ouvert sur ce dont vous avez besoin pour un meilleur soutien», conseille Bex Spiller.

Si rien ne change malgré ça, c’est qu’il est peut-être temps de larguer les amarres et d’aller voir ailleurs, là où la culture d’entreprise est plus compréhensive et soutenante. «Changer de boulot est souvent le dernier recours. Mais aucun travail ne vaut jamais votre santé», conclut la spécialiste.

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