Que pensent les employés du droit à la déconnexion?

En Belgique, depuis le 1er avril 2023, la déconnexion est devenue un droit. Mais qu’en pensent les employés?

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Rédaction en ligne
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Depuis un peu plus d’unmois, les salariés ont le droit d’être injoignables en dehors de leurs heures de travail. Plus d’obligation de répondre à des messages, à des appels ou à des courriels en soirée ou le week-end: qu’en pensent les employés belges? Début avril, iVOX a mené pour le compte de Protime, le spécialiste de la gestion du temps et du personnel, une enquête auprès de 1.000 employés et cadres du nord du pays. Pour près de trois salariés sur quatre (74%), le droit à la déconnexion est une bonne chose. Pour un tiers d’entre eux (34%), cela va permettre de réduire le stress lié au travail. Pourtant, près de deux employés sur trois (65%) jugent que ce ‘droit à la déconnexion’ ne sera pas toujours réalisable en pratique. C’est aussi l’avis de trois quarts (75%) des cadres.

Des horaires de moins en moins fixes

«Maintenant que nous travaillons plus souvent à domicile, nos moments dédiés au travail et à la vie privée s’entrecroisent davantage. Quand nous télétravaillons, il nous arrive d’aller chercher les enfants à la sortie des classes et de rattraper ce temps de travail durant la soirée. Aujourd’hui, plus d’une personne sur trois (34%) ne travaille plus selon un horaire fixe. C’est une évolution logique, mais elle implique que de nouveaux accords sont nécessaires quant à la manière dont nous pouvons encore nous déconnecter,» déclare Sophie Henrion, porte-parole de Protime.

Quand votre patron vous envoie un courriel, vous avez tendance à lui répondre aussi rapidement que possible. Vous vous sentez concerné? C’est le cas pour 31% des employés. La proportion dépasse la moitié des répondants(52%)quand il s’agit d’un SMS et atteint même 69% pour un appel téléphonique. Pourtant, selon la moitié des participants à l’enquête, il ne s’agit généralement pas de questions urgentes.

Les jeunes sont les plus farouches partisans au droit à la déconnexion.Il est considéré comme une bonne idée par 80% des répondants issus de la génération Z. Le pourcentage est de 77% chez les milléniaux et de 69% chez les plus de 50 ans.

Le droit à la déconnexion «aide à créer un cadre»

Néanmoins, au moment du sondage, réalisé entre le 3 et le 5 avril, des accords concernant la disponibilité en dehors des heures de travail n’avaient été conclus que dans les entreprises de 33% des répondants. «Une bonne concertation et de bons accords sont pourtant essentiels pour clarifier les attentes des uns et des autres,» explique Lode Godderis, professeur de médecine du travail à la KU Leuven. «À côté de bons accords quant à l’accessibilité, le droit à la déconnexion aide à créer un cadre. Cela ressort aussi de l’enquête: il stimule la prise de conscience – cet appel téléphonique ou ce courriel doivent-ils encore être pris en compte en dehors des heures de travail? – et le besoin de concertation. 41% des personnes interrogées seraient plus favorables à appliquer le ‘droit à la déconnexion’ quand elles sont contactées en dehors de leurs heures de travail.»

Si plus d’un quart des répondants (28%) redoutent que ce ‘droit à la déconnexion’ n’interfère sur leur autonomie en matière de gestion du temps de travail, ils sont près d’un tiers (30%) à considérer que cette mesure aura un effet positif sur le bien-être des employés. Plus de la moitié d’entre eux (57%) connaissent généralement une charge de travail élevée et ils sontquatre surdix à avoir des difficultés à se reposer après le travail.

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