«Catapultée du paradis à l’enfer»: Selah Sue livre un témoignage poignant sur sa dépression

Ce jeudi, Selah Sue a longuement pris la plume pour se confier sur ses problèmes de santé mentale. Dans un message sincère et bouleversant, l’artiste belge évoque sa dépression et révèle être à nouveau sous antidépresseurs. «C’est le post le plus douloureux qui soit. Mais je sens que je dois vous le partager.»

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«Je traverse l’enfer. Propulsée dans des sautes d’humeur atroces», écrit d’emblée la chanteuse, en illustrant sa publication de deux photos. Sur la première, on la voit souriante sur scène. Sur la seconde, en larmes dans sa voiture.

Plus tôt dans l’année, l’artiste et maman de 33 ans avait dévoilé son morceau «Pills», dans lequel elle évoquait le fait d’avoir arrêté les antidépresseurs après en avoir pris durant des années. «À sa sortie, des milliers de personnes m’ont dit qu’elles se reconnaissaient dans mon histoire avec les antidépresseurs», se souvient-elle. «Dans les médias, j’avais exprimé mon espoir que cette fois, pour la quatrième tentative en 14 ans, je puisse enfin les arrêter.»

«L’obscurité s’est à nouveau invitée dans ma vie»

Sincère jusqu’au bout envers sa communauté, Selah Sue a donc décidé de partager où elle en était. «Les premiers mois sans médicaments ont été merveilleux. Tout était plus intense. J’ai atteint des sommets créatifs et émotionnels inégalés», retrace-t-elle. Malheureusement, après six mois, tout s’est renversé: «l’obscurité s’est à nouveau invitée dans ma vie, sans prévenir et sans aucune raison apparente. J’ai été catapultée du paradis à l’enfer en quelques semaines.»

Si elle a pu, un temps, porter le poids de ces émotions, la charge est rapidement devenue «trop grande, trop accablante». «Reprendre des antidépresseurs restait ma seule option», raconte la chanteuse. «Et à nouveau, comme il y a 14 ans, j’ai l’impression que ça me sauve la vie.»

Ce jeudi, cela faisait 25 jours que Selah Sue avait redémarré le traitement. «Cette obscurité accablante commence lentement à s’éclaircir mais la douleur est toujours là», confie-t-elle. «C’est une étape intermédiaire infernale, mais je sais d’expérience que ça va s’améliorer. Je m’accroche».

Briser les tabous

«J’ai bon espoir parce que pendant 14 ans, j’ai mené une vie belle et heureuse en prenant des médicaments», ajoute Selah Sue. «Aujourd’hui, je sais que je préfère avoir une vie émotionnelle stable et un peu plate avec des médicaments, plutôt que de vivre des hauts explosifs et des bas désespérés sans médicaments.»

Si l’artiste a choisi de partager ce témoignage publiquement, c’est avant tout pour «briser le tabou de la souffrance mentale»: «La plupart d’entre nous devront y passer tôt ou tard. Alors soyez entouré, parlez-en. Cherchez activement à établir des liens et à obtenir de l’aide. Il y a toujours de l’espoir», conclut-elle. «À tous ceux qui traversent une période difficile: je pense à vous. Je vous sens, je vous aime. Ça ira mieux, gardez espoir.»