« C'est important de garder ce lien»: Buddy, le robot qui permet à un enfant gravement malade de suivre les cours

Melvin, 8 ans, est immobilisé chez lui à cause d’un cancer. Il continue pourtant de suivre les cours «physiquement» grâce à Buddy, un petit robot qui prend place au premier banc de sa classe de 3e primaire.

par
C.D.Z.
Temps de lecture 3 min.

Originaire de Lyon en France, Melvin est un petit garçon comme les autres, ou presque. Âgé de 8 ans, il est atteint d’un cancer qui le prive de l’utilisation de son bras droit, qui fragilise sa jambe gauche et qui le fatigue. Melvin consacre son quotidien à suivre de lourds traitements pour combattre le cancer. Mais il est un petit garçon courageux, alors il suit les cours autant qu’il le peut. Pour ce faire, il utilise Buddy (« pote » en anglais), un petit robot de 60 cm surmonté d’une tête dotée d’un écran où apparaît Melvin, opéré d’une tumeur maligne du tronc cérébral en été 2022.

Dispositif français

Le robot est fourni par le programme français TED-i (Travailler Ensemble à Distance et en Interaction), qui a pour mission de permettre aux enfants hospitalisés ou maintenus à domicile pour cause de maladie grave d’obtenir gratuitement un système de télé présence robotisé. Buddy n’est donc pas le seul : au total, environ 4.000 robots sont déployés en France grâce à ce système mis en place en 2020.

«Quand je suis avec Buddy je me sens bien, je me crois en classe même si ça me manque de jouer à des jeux et d’aller à la cantine avec les copains et les copines», dit-il à l’AFP, après un cours à distance suivi en interaction avec la maîtresse et les autres élèves de sa classe de CE2 (équivalent français pour la 3e primaire) à l’école Paul Chevallier de Rillieux-la-Pape. Le petit garçon prend part aux cours en moyenne trois fois par semaine, quand son état de santé lui permet.

Rassurer Melvin et ses camarades de classe

En plus de lui assurer la poursuite de la scolarité, l’idée est que Melvin «se sente comme tout le monde, qu’il fasse partie de la classe», explique sa maîtresse Fanny Joubert.

Cette professeure de 35 ans a adopté le dispositif en novembre 2022 afin de permettre à Melvin de retisser des liens avec ses camarades de classe, qui étaient inquiets de ne pas le voir revenir à la rentrée.

«Cela se fait très facilement et naturellement. Melvin appelle, son papa est là pour l’aider au cas où. Et on peut se voir et s’entendre», poursuit l’enseignante. Elle ajoute que l’emploi du temps est aménagé, l’interaction se fait sur des sessions courtes avec exercices et révisions. Il y a également un temps d’échange plus informel avec les autres enfants. En outre, Melvin retrouve Fanny Joubert tous les mardis pour des cours à domicile.

Assurer un lien social

«La mise en route a été un peu délicate mais c’est assez facile et intuitif. On n’en exploite pas toutes les fonctionnalités: Melvin pourrait par exemple faire déplacer le robot mais c’est encore compliqué pour son âge», ajoute l’institutrice.

Et à la fin de la leçon, F. Joubert tourne le robot vers la classe: «Au revoir Melvin!», disent en chœur les 27 élèves.

« Dans toutes les maladies, le moral est important, et là cela lui apporte beaucoup. Le fait de n’être pas enfermé dans une bulle entre la maison et l’hôpital le motive », livre Alexandre Langlois, le père de Melvin. Il s’est mis en congé parental afin de s’occuper de son fils. Cet employé dans le bâtiment de 42 ans a même vanté l’utilité du robot aux parents rencontrés en centre de rééducation. «C’est important de garder ce lien», conclut-il.

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