Pourquoi les hommes préfèrent-ils les blondes?

C’est (un peu) surprenant mais pourtant, c’est toujours une réalité en 2023. Les femmes avec des cheveux blonds ont plus de succès auprès des hommes. Décryptage et historique d’une préférence qui a la vie dure.

par
T.W.
Temps de lecture 4 min.

En 1928 sortait aux États-Unis un film muet baptisé «Gentlemen Prefer Blondes» («Les hommes préfèrent les blondes»). Quelques années plus tard, en 1949, c’est devenu une comédie musicale, puis un film avec Marilyn Monroe dans le rôle principal. Cela aurait pu rester le titre d’un film hollywoodien à succès et pourtant, plusieurs décennies plus tard, il semblerait que ce soit quelque chose de bien ancré dans notre société occidentale: les hommes préfèrent bien les blondes.

Des expériences à la pelle

Ces dernières années, de nombreuses expériences ont montré que cette préférence pour les blondes était bien réelle. Aux États-Unis, des chercheurs ont étudié la répartition des pourboires dans des centaines de bars et des restaurants. Et devinez qui reçoit les meilleurs pourboires? Les femmes avec des cheveux blonds. De l’autre côté de l’Atlantique, en Angleterre, des chercheurs ont remarqué qu’elles étaient plus fréquemment abordées que les autres dans les boîtes de nuit. Encore un exemple? En France, des chercheurs ont demandé à une femme de faire de l’auto-stop, avec une perruque blonde et avec une perruque brune. Devenez pour laquelle les automobilistes s’arrêtaient le plus, on vous le donne en mille: l’auto-stoppeuse avec la perruque blonde.

Et sur Tinder, ça donne quoi?

Il y a quelques mois, la journaliste britannique Alice Hall a fait un test intéressant sur Tinder. Elle a voulu voir comment sa couleur de cheveux pouvait influencer ses matchs et ses conversations sur l’application de rencontre. Elle s’est créé quatre profilsavec quatre couleurs de cheveux différentes: blonds, bruns, roux et bleus. Les conclusions tirées par la journaliste sont surprenantes: c’est avec son profil avec les cheveux blonds qu’elle a reçu le plus de matchs, mais aussi qu’elle a reçu les messages les plus osés et grossiers…

D’où vient cette préférence?

Pour expliquer cette préférence des hommes occidentaux pour les blondes, la psychiatre Marie-Claude Gavard envisage deux pistes: d’un côté, la culture judéo-chrétienne, de l’autre l’influence des contes de fées comme «La Belle au bois dormant» ou «Cendrillon». «Dans la culture judéo-chrétienne, il y a toujours eu une attraction pour la blondeur, symbole de pureté et de spiritualité. Les anges sont blonds. La plupart des contes ont également fait des blondes aux cheveux longs de candides jeunes filles fragiles en attente d’un prince charmant pour leur porter secours, voire les ramener à la vie par un baiser», détaille-t-elle dans les colonnes du Figaro.

Cela est peu à peu en train de changer mais dès les années 1950, le cinéma et la mode ont également eu une influencesur cette préférenceavec des icônes comme Marilyn Monroe, Claudia Schiffer ou encoreBrigitte Bardot et Catherine Deneuve en France.

Des dangers

Le hic, c’est que cette préférence pour les blondes vient d’un conditionnement et d’une certaine représentation de la beauté dans le cinéma ou dans la publicité par exemple. «Comme ces croyances sont très fortes, inconscientes, et donc ne sont pas remises en question par manque de lucidité, elles finissent par être considérées comme venant de soi», explique la psychologue Jeanne Siaud-Facchin au Figaro. Résultat: certains hommes en viennent à préférer les blondes sans se rendre compte que cela ne vient pas forcément de leurs critères personnels.Ces fausses croyances et ces préjugés sur le physique (car c’est bien ce dont il s’agit) représentent un véritable danger et surtout, ils peuvent faire passer à côté de belles choses. «Il faut savoir remettre en perspective ses croyances pour se réconcilier avec soi-même et non plus se conformer aux attentes de la société. Il faut surtout se dire que c’est un tout qui fait qu’une personne est attrayante à nos yeux, ou pas», estime Jeanne Siaud-Facchin.

Pour conclure, laissons le mot de la fin à la psychiatre Marie-Claude Gavard: «Blonde, brune, rousse, blanche, métis, noire, une femme ne devrait pas être réduite à une image, pas plus qu’elle ne doit être réduite au statut de petite chose incapable de se débrouiller seule».

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